Présentation du Sri Lanka

L’Ile de Ceylan, ou Sri Lanka, c’est ça :

Carte detaillee sri lanka

Au sud, des plages paradisiaques, calmes ou festives (au choix), avec des possibilités de faire du surf, de la plongée, se détendre ou pleins d’autres choses. 
Sur les côtes Est et Ouest, encore des plages, et lors de périodes où il pleut d’un côté, il fait beau de l’autre. On peut donc visiter le Sri Lanka toute l’année, même si la période de janvier à mars reste la meilleure.
Au centre, de très jolies montagnes et des plantations de thé d’un superbe vert lorsqu’elles sont ensoleillées.
Un peu plus au Nord, un triangle culturel avec des temples et le rocher de Sigiriya.
Et tout au Nord, une zone pour les baroudeurs, où l’accès est autorisé depuis peu.

C’est un pays qui n’a surement rien à envier à la Thaïlande d’un point de vue décor, et qui présente même l’avantage d’avoir les mêmes choses sur des distances plus courtes. Il est donc plus rapide de se déplacer d’un endroit à un autre. 

Les Sri Lankais

Les Sri Lankais sont ma plus belle surprise ici!
Ils sont géniaux. Très accueillants, chaleureux, très généreux, toujours prêts à rendre service. J’en oublie probablement. On peux demander son chemin à n’importe qui, s’il parle un peu anglais il se fera un plaisir de nous aider.
Bref, un peuple super, à découvrir! En espérant que le tourisme ne les pervertisse pas trop!

Ce qui est intéréssant également, c’est qu’il s’agit d’un mélange d’ethnies et de religions :

- Les cinghalais, majoritaires dans le pays, sont culturellement bouddhistes. On les retrouve un peu partout, mais surtout sur les côtes Ouest (dont la capitale Colombo) et Sud (les plages paradisiaques).
- Les tamouls sont pour la plupart hindous. On les retrouve principalement dans le Nord et l’Est, zones moins touristiques et plus rurales.
- Les musulmans, qui sont en grande partie musulmans. Ils représentent 10% des habitants.
- Les burghers, peu nombreux, descendants eurasiens des anciens coloniaux européens (Portugais, Hollandais et britanniques). Ca donne des Sri lankais avec des noms comme Da Silva, Perreira,…Les burghers se trouvent dans les fast-food et les rayons surgelés (oui elle était facile celle-là).

Ca donne un gros mélange de style! Dans les grandes villes comme Colombo et Kandy, on croise de tout : des femmes en Sari avec leur truc sur le front (qu’elles sont belles!), d’autres de style oriental, simple, avec le voile ou carrément en burka, des monks bouddhistes, des hommes en Sarong, etc…c’est très intéressant et on peut se balader des heures dans la rue à observer les gens.

Colonie

Le Sri Lanka est une ancienne colonie britannique, portugaise et hollandaise. On retrouve d’ailleurs pas mal de bâtiments, de cabines téléphoniques ou de boîtes aux lettres de style britannique dans certains villes, et nombreuses sont celles qui ont leur tour de l’horloge comme point de repère.

La guerre

Allez un peu d’histoire…ça va être rapide et ça parle de guerre !
Après l’indépendance, des tensions se sont peu à peu créées entre cinghalais et tamouls, dans la quête du pouvoir.
Ca a fini par donner une guerre civile longue de 26 ans, qui aurait fait près de 100 000 morts, et s’est terminée récemment en 2009 dans un bain de sang.
Suite à des décisions gouvernementales pro-cinghalaises faisant de la langue cingalaise l’unique langue du pays, enlevant le droit de vote aux tamouls et musulmans ou favorisant l’accès des Cinghalais aux universités, une résistance s’est organisée dans la jeunesse tamoule.
En 1983, une de leurs embuscades a tué 13 soldats cinghalais. En représailles, une émeute appelée le « Juillet Noir » s’est déclenchée à Colombo, lors de laquelle 400 et 3000 tamouls ont été tabassés ou tués par des Cinghalais criant vengeance, leurs maisons pillées ou rasées. Les autres tamouls ont dû émigrer ou sont allés se réfugier dans les régions du Nord et de l’Est où ils étaient majoritaires. La guerre avait vraiment commencé, et le pays était désormais coupé en deux.
Pendant les années de conflits qui ont suivis, des atrocités ont eu lieu des deux côtés, les tamouls étant notamment auteurs d’attentats à Colombo, alors que l’armée cinghalaise aurait perpétré des actes de torture et serait à l’origine de nombreuses disparitions inexpliquées. Bref, la guerre.
Enfin, en 2009, l’armée cinghalaise a mis toute la gomme et a fini par remporter la victoire de manière très brutale à l’extrême nord du pays, où les derniers résistants avaient été contraints de se concentrer.

Maintenant, le pays est à nouveau en paix, et le pays peut mieux progresser, par exemple sur le plan touristique.

Le Sri Lanka aujourd’hui : développement et tourisme

Pendant cette guerre, les cinghalais ont tout de même pu développer le Sri Lanka en s’appuyant sur ce qu’avaient déjà apporté leurs anciens colons. Il est désormais plus « Malaisie/Thaïlande/Vietnam » que « Laos/Cambodge ». 

Mais le point sur lequel le pays n’a pas pu se développer suffisamment pendant la guerre, c’est le tourisme. Et alors là, ils se lâchent! Le gouvernement voudrait profiter de sa position géographique, plus proche de l’Europe que la Thaïlande, pour leur prendre une partie de leurs touristes.
De nombreux établissements se créent donc et beaucoup s’agrandissent. A discuter avec eux, tous les propriétaires de guesthouse ont le projet de construire de nouvelles chambres l’année suivante, puis d’autres l’année d’après. Ils essaient toujours de se faire connaitre, insistent pour qu’on leur fasse de la publicité sur internet ou auprès des personnes qu’on rencontre. Il veulent se faire leur place dans le nouveau tourisme en somme, c’est un nouveau filon d’or pour eux.

Y voyager

Maintenant, il est très facile d’y voyager.
Le réseau routier et ferroviaire est bon, les horaires à peu près respectées et les routes de qualité.
Les guesthouses et hôtels sont nombreux, de même que les restaurants.
Il y a du wifi quasiment partout, et de bonne qualité dans les grandes villes, et même la 3G.
Par contre, il y a peu de scooters à louer mais c’est pas plus mal pour moi!

En 5 ans de paix, le nombre de touristes annuel a augmenté de 60% et les prix ont suivi sur tout ce qui les vise directement : restaurants, les entrées des lieux touristiques, les hotels et guesthouses,…et c’est parfois carrément exagéré. Pour toutes ces choses, c’est déjà un peu plus cher qu’en Asie du Sud Est.
A nuancer pour les restaurants néanmoins, car suivant les endroits si on cherche bien on peut trouver pour vraiment pas cher.
Je suis tombé sur un Lonely Planet de 2001, les prix ont déjà doublé voire triplé…mais il faut relativiser, pour nous c’est encore très bon marché, hormis l’entrée à certaines visites qui peuvent coûter 30 voire 50$.

Cependant, pour tout ce qui est commun aux Sri Lankais, ça ne coûte presque rien. Les bus et trains ne coûtent presque rien tant qu’on ne voyage pas en 1e classe (allez peut-être 0,50€ l’heure de trajet), et le crédit téléphone encore mois (1€ = 450 messages).

Hébergement

Du fait du tourisme croissant, j’ai un problème que je n’avais jamais rencontré avant : le besoin de réserver les guesthouses à l’avance. Une grande partie des guesthouses sont déjà « full » quand j’arrive dans certains endroits, et les meilleures sont souvent réservées pour les 3-4 jours suivants. 2 fois j’ai failli devoir dormir dans une sorte de placard sans fenêtre, sans salle de bain, sans rien, juste un lit. Là pour le coup, c’était pas cher!
Il y a beaucoup de homestay ici, c’est à dire une famille qui loue une ou plusieurs chambres.

Tourisme irresponsable

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L’un des autres points négatifs de ce tourisme de masse soudain, c’est le non-respect de la faune:

A Sigiriya, village de 1500 habitants, 4-5 éléphants font des aller-retour toute la journée sur la route principale, les défenses coupées et les pieds enchainés avec plusieurs personnes sur le dos, j’en ai vu jusqu’à 5. Sachant qu’un éléphant a un dos très fragile et ne devrait pas porter plus d’une personne à la fois, et qu’il est sensé manger pendant 18-20h par jour. En dehors de ça, les éléphants sont enchainés à un arbre, et on leur met un tas de branchages et de fruits pour qu’ils mangent. Ces éléphants ont l’air tristes et les touristes sont trop cons pour le voir, aveuglés par leur excitation de pouvoir enfin monter sur le dos d’un éléphant. Comme si c’était pas suffisant de les admirer, de les laisser s’approcher, et de les caresser. Est-ce qu’ils font la même chose avec tous les animaux qu’ils trouvent sympathiques, sont-ils excités à l’idée de monter sur tous les chiens et chats mignons qu’ils rencontrent?

C’est la même chose avec les baleines : à Mirissa, au Sud, c’est le truc en vogue, partir en bateau aller voir les baleines bleues car on s’est rendu compte il y a peu de temps que certaines vivaient près des côtes Sri Lankaises toute l’année, un fait très rare. Du coup, plusieurs fois par jour, une horde de bateaux déboulent sur le lieu de vie, dans l’attente de voir un jet d’eau ou une queue sortir de l’eau. Et là, tous les bateaux se ruent à cet endroit. La baleine, ennuyée, est contrainte d’aller plus loin, dès qu’elle se manifeste à nouveau c’est le même cirque. Toute la journée, et tous les jours comme ça. Et quasiment tous les touristes avec lesquels j’ai discuté l’ont fait ou vont le faire.

Enfin, il font des safaris dans les parcs nationaux, pour les touristes désireux de voir des éléphants, des léopards, ou encore des chacals, dans leur lieu de vie naturel. A ce que j’ai entendu, en période haute, c’est une queue de 50 à 100 jeeps qui se succèdent pour voir un léopard à 50m pour 50$ la demi-journée. Je continue à me renseigner, mais il semblerait que plus un parc national n’échappe à cette règle.

Mais qui est le plus responsable dans l’histoire, les locaux qui proposent ces attractions superficielles ou les touristes qui acceptent d’y participer?

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