Blog

  • Nepal

    Bonjour à toutes et tous!

    J'ai été très très occupé durant ces 6 semaines au Népal puis les 2 semaines qui ont suivi en Indonésie, que j’ai passé avec Clotilde. Je publie donc avec un peu de retard mon article sur le Nepal, qui a subi il y a quelques jours un terrible tremblement de terre dont je parle dans un autre article.

    IMPRESSION GENERALE DU NEPAL

    Mon impression générale de ce pays : magnifique et déroutant. C'est le pays le moins développé et le plus différent de la France que j'ai visité jusqu’aujourd'hui. Le départ a été douloureux...

    Car oui, une partie de moi est restée dans ce pays. Et je ne parle ni de mon système digestif, des kilos que j'ai perdus ou des larmes que j’ai versées lorsque avion a décollé face à la chaine de l’Himalaya et lorsque j’ai lu le mot qu’on m’a écrit pour mon départ. J'ai eu une réelle connexion avec ce pays qui m'a donné ce que je recherche en voyage : un dépaysement complet (je venais pourtant déjà du Sri Lanka), de superbes rencontres avec les népalais et les autres volontaires avec lesquels j’ai travaillé, des paysages magnifiques, de l'émerveillement quotidien, la découverte approfondie d'une culture très diversifiée et radicalement différente de la nôtre, en bref : un bonheur permanent, et de nombreux moments forts.

    Une chose supplémentaire a créé ce lien fort entre ce pays et moi : je n'ai pas voyagé au Népal, j'y ai VECU. J’ai établi mon “camp de base” dans le quartier bouddhiste de Kathmandu, la capitale, et j’ai rayonné autour pendant ces 6 semaines. Je n’y ai pas beaucoup croisé de blancs, seulement en allant dans les zones touristiques. Hormis 2 autres volontaires et pendant mon trek, je n'ai fréquenté que des népalais. J’y ai mon petit supermarché, mon vendeur de donnuts népalais, ma vendeuse de fruits,... Je n'avais jamais autant appris à parler des langues locales (népalais, tamang et tibétain) et à comprendre la culture et le mode de vie de ceux qui la parlent. 

    J'ai commencé par 2 semaines dans un centre d'accueil pour enfants handicapés mentaux, où je suis ensuite resté sans travailler et moyennant une douce rémunération. Les week-end et la 3e semaine, j’ai bougé dans différentes petites villes autour de Katmandu, en bus ou en scooter, et j'ai passé 5 jours la 4e semaine dans le village d'enfance du directeur du centre d'accueil à 100-150kms. Je suis ensuite retourné au centre pour me remettre d'une vilaine intoxication alimentaire, avant d'aller à 100 kms au Nord de Kathmandu pour faire un trek de 8 jours avant de quitter le pays.

    KATHMANDU 

    Pour ceux qui sont passés par Kathmandu, ça peut paraître très bizarre d’y rester si longtemps sans aller dans un parc national voir des tigres, éléphants ou rhinocéros, ou à Pokhara, lieu privilégié pour les activités sportives comme le trek, le rafting ou le parapente. 

    Capitale complètement anarchique avec des routes défoncées, sans noms ni numéros de rue, sans système régulier de poste et avec une circulation dense, du bruit et une forte pollution, seuls ceux qui viennent d’Inde trouvent cette ville reposante. Avec en plus 11h de coupure d’électricité par jour selon un planning établi quartier par quartier, on a du mal à se croire dans une capitale, hormis par sa forte population. Certains disent que c'est un village de 1,5 millions d’habitants (4 Millions avec sa vallée de 15 km de circonférence). Ca donne pas envie, hein? 

    Dsc 0783

    Rue de Kathmandu (bon, heureusement elles sont pas toutes comme ça) - Photo prise par Martha

    Ben si, car à côté de ça, il y a d'abord de superbes choses à voir avec de nombreux sites de la ville sont classés au patrimoine de l’Unesco. La place Durbar Square qui a un cachet énorme, de grands temples incontournables, de plus petits dans chaque recoin, et une vieille ville pleine de caractère. Il s’y passe aussi toujours quelque chose et où marcher dans la rue est un spectacle en soi. Même après 6 semaines dans et autour cette ville, je ne pouvais pas marcher 15 minutes dans la rue sans vivre ou voir une nouvelle situation insolite. C’est le paradis des curieux. De plus, les gens y sont beaux, colorés et extrêmement sympathiques. Et on s’y sent en parfaite sécurité. 

    Dsc04162 1

    Durbar Square, Patan, Kathmandu Valley

    Pour ma part, mon quartier est un peu à l’écart de la ville et les mauvais côtés de la ville comme le bruit et la pollution y sont restés tolérables. J’aime cette ville. Y vivre serait difficile mais elle a la capacité d’éveiller tous vos sens, c’est un peu tous les jours l’aventure pour s’y déplacer mais une fois qu’on comprend un peu comment elle fonctionne ça devient beaucoup plus facile.

    Alors pour revenir aux parcs nationaux et à Pokhara, j’ai tellement profité que je n’ai aucun regret, et je sais aussi que je reviendrai au Népal…j’aurai donc l’occasion de voir et faire toutes ces choses-là à ce moment-là :) 

    VOLONTARIAT

    J’ai commencé ma mission de volontariat le lendemain de mon arrivée : une népalaise de l'organisation vient me chercher en taxi (mais sans noms et numéros de rue ça a été un peu compliqué, forcément!).

    Ma mission, pendant 2 semaines du lundi au vendredi, a été de m'occuper d'une douzaine d'enfants handicapés mentaux de 9h à 16h dans un centre d'accueil du quartier bouddhiste de Kathmandu. Tous autistes, sauf une trisomique, l'un d’eux est également sourd-muet. Ils ont 4h de "cours" par jour avec 2 professeurs et 30 minutes de physiothérapie, pendant lesquelles ils apprennent les actes de la vie quotidienne : se laver, lasser ses chaussures, laver le sol, balayer, etc...La problématique ici est que rien n'est adapté pour les handicapés, complètement délaissés par la société. Aucun travail ni revenu ne leur est permis, même les plus “bas métiers" et seules leurs familles peuvent leur donner les moyens de subsister...lorsqu’ils en ont une qui est prête ou capable de les faire vivre, car certaines sont très pauvres. Sinon, ils devront se débrouiller seuls. Ils resteront principalement à la maison, à survivre tant qu'ils le peuvent, la priorité est donc de les rendre autonomes au maximum, et de leur donner le maximum de bonheur quotidien. En dehors des cours, on joue avec eux au foot, au badminton, etc…

    Dsc04342 1

    Enfants et collègues du Day care center

    Pour être honnête, je n'ai pas été particulièrement passionné par cette mission, mais ça vient surtout de moi. J'avais pris contact avec l'association pour faire des camps médicaux dans des villages de montagnes, mais ils n'en faisaient pas à cette période et je me suis donc rabattu sur ce centre d'accueil. Mais ça n'a rien à voir avec mes compétences. De plus, certains enfants étant difficilement gérables et ne pouvant pas rester concentrés plus de 10 min, j'ai eu l'impression de faire la police sans arrêt. Je suis capable de gérer 15 patients en même temps en Europe mais j'étais complètement dépassé par un enfant de 8 ans ici, ça a été parfois désagréable. Et la barrière de la langue n'aide pas...maintenant je sais dire "non!", "assez!" et "arrête!" en népalais, ce qui finalement ne servait pas tellement avec les enfants mais sert pas mal avec les marchands casse-couilles dans la rue.

    Ca c'est pour les points négatifs. J'ai quand même apprécié de nombreux moments avec eux, et j'étais avec d'autres volontaires avec lesquelles j'ai très bien sympathisé : Martha, pour faire simple suédo-norvégo-française de 22 ans vivant à Londres, que j’espère beaucoup revoir en France, et Marie-Christine ("Maiwrie"), allemande de 19 ans, qui me rejoins en Indonésie lorsque Clotilde rentrera en France. Et j’ai aussi eu un très bon contact avec les profs, le directeur de l'ONG, son frere et le cuistot, tous népalais.

    A coté du volontariat, le temps libre a été riche en temps forts…ce genre de moments où on se sent tout chaud à l'intérieur de la poitrine…

    - La visite du temple Boudanath, un symbole du Népal à 10 minutes du centre d’accueil : grand temple avec des yeux, au milieu d'une place à l’atmosphère indescriptible dans laquelle je suis passé presque tous les jours, avec toujours les mêmes frissons en y pénétrant. Une odeur d'encens, un son de prière, des couleurs particulières, et tout le monde qui tourne dans le même sens. 

    Dsc03585 1

    Stupa de Bodhanat, Kathmandu

    - une soirée feu-de-camp-guitare avec 4 népalais au grand sourire permanent.

    - une virée d'un week-end à Dhulikhel avec Marie, petite ville dans la vallée de Kathmandu et réputée pour son point de vue sur l'Himalaya. On a dormi dans une guesthouse tenue par un acteur de cinéma népalais (parait-il), mais le lendemain c'était couvert, on ne voyait rien, et puis...à un moment, entre 2 couches de nuages : la chaine de l'Himalaya! Le temps s'est découvert petit à petit et la chaine s'est montrée progressivement. On avait beau être loin, la hauteur des montagnes et surtout la longueur de cette chaine, dont on ne voyait ni le début ni la fin, était époustouflante. 

    Dsc03864 1

    Ma première vision sur la chaine de l'Himalaya, au milieu des nuages


    - Et enfin, le Holi festival :) Le festival des couleurs, célébré en Inde et au Népal, que je voulais faire un jour dans ma vie et qui tombait 3 jours après mon arrivée. J'ai beaucoup de chance pour le moment dans mon voyage, j'ai une bonne étoile qui veille sur moi depuis le début. 
    Dans la bonne humeur, tout le monde se met de la poudre de toutes les couleurs sur le visage en se souhaitant "Happy Holiiiiiiii!". Après une grande bataille d'eau avec des enfants, on est allé au centre-ville avec les 2 volontaires, à Durbar Square, le gars qui m'a mis en relation avec le centre d'accueil, et le volontaire que je remplaçait. Il n'a pas pu rentré en Espagne car 2 jours après mon arrivée, le train d'aterrissage d'un avion arrivant à Kathmandu n'est pas sorti et l'avion s'est ramassé. Aucun mort, mais comme il n'y a qu'une seule piste d'aterrissage, tout l'aéroport à été bloqué pendant plusieurs jours le temps de dégager l'avion. C'est ça aussi le Népal…

    Dsc03668 1

    Rescapé du Holi festival

    3EME SEMAINE : VIREES AUTOUR DE KATHMANDU

    Martha est partie pour un projet de peinture d’école, remplacée par Riky, hollandaise de 62 ans et qui vient pour la 3e fois aider ici. Elle a déjà rapporté 3000€ au centre d’accueil en récoltant des fonds auprès de ses proches, ce qui a permis d’acheter le minibus de ramassage scolaire. Sans bus, il était trop difficile aux parents d’amener leurs enfants tous les jours.

    J’ai fais 2 virée en scooter avec Marie, l’une à Nagarkot (célèbre aussi pour son point de vue sur l’Himalaya, décidément) et l’autre à Bakhtapur, superbe petite ville périphérique de Kathmandu où l’on se croirait encore au moyen-âge par endroits. 15€ l’accès à la ville, mais les gardiens couraient moins vite que le scoot, et on a fini par trouver une ruelle discrète pour pouvoir entrer et sortir à notre guise, et laisser les gardiens souffler un peu.

    4EME SEMAINE : VILLAGE DE PEMA

    On a décidé d’aller passer 4 jours dans le village de Pema, le directeur du centre, pour découvrir la vie d’un village népalais. On est partis avec son petit frère, qui a grandit aussi dans le village et qui nous a servi de guide et traducteur. Leur cousin nous a accueilli chez lui. C’est village très reculé, à 100-150 kms de Kathmandu, qu’on a rejoins en van plutôt qu’en bus. Pema nous a dis “la route est très mauvaise, en bus local c’est très inconfortable”. Moi je me disais “t’inquiètes, des routes pourries j’en ai déjà vu!”. Et payer 65€ de van alors que le bus devait en couter 10, ça me dérangeait un peu, mais j’ai rien dit car pour Riky et ses 62 ans, le bus local risquait d’être compliqué. 

    Et puis j’ai compris : les 6 premières heures étaient correctes, mais alors les 2 dernières…des routes pourries j’en avait déjà faites, mais là...il n’y avait pas de route! Ca ressemblait plutôt à un chemin de trek, et je ne vois pas comment un bus peut monter ça! Accroché au siège avant et tentant de ne pas cogner ma tête dans la vitre de la portière ou dans le plafond, je remerciais dans ma tête Pema de m’avoir fait cracher ces 65€. 

    Le village c'était : 300 maisons éparpillées à flanc de vallée, essentiellement occupées par des fermiers ayant des champs en terrasse. Une petite épicerie avec le très très strict minimum. L’électricité seulement depuis 2 ans. Pas de wifi, évidemment. La cuisine au feu de bois. Les repas par terre. Une alimentation à base de thé et de Dal-bat (riz-lentilles), et de la viande le samedi et les jours fériés. Chaque famille à un buffle ou plusieurs buffles pour le travail dans les champs, les femelles pour le lait et les mâles pour la viande. Des poulets et des chèvres partout. L’eau qui vient d’un tuyau qui vient d’une source en amont des montagnes. Une école complètement délabrée. Pas trop de bêtes sauvages. 

    Dsc05233 1

    Plantations de riz à côté du village

    J’y ai pris conscience de l’ampleur du travail social de Pema et sa famille, ils ont un coeur tellement gros que c’en est incroyable : en plus du centre d’accueil pour enfants handicapés à Kathmandu, il a ouvert une école dans son village avec enseignement en anglais que supervise son cousin, et participe aussi à former les jeunes filles à la couture pour les rendre plus autonomes. Son père, moine bouddhiste, est également en train de faire construire un nouveau monastère pour le village et de récolter des fonds. Son frère et sa soeur travaillent aussi au centre d’accueil de Kathmandu. Bref, une famille très sociale qui tente de faire évoluer leur pays et de donner une chance aux autres de s’en sortir, à la place du gouvernement englué dans des conflits internes. Sans faire un appel, si un jour vous voulez faire un don utile à une association digne de confiance, il n’y a pas à chercher plus loin.

    Le second jour dans le village, on a été invités à un mariage. La tradition veut que le village du futur-marié se déplace dans le village de la future-mariée pour se présenter, et passer la journée ensemble. Les invités ramènent l’alcool local de maïs, le Raksi, et les hôtes s’occupent du repas (des fois valait mieux fermer les yeux). Dans l’après-midi, ils repartent, le marié reste dans la famille de sa femme jusqu’au lendemain, continue à faire la connaissance de tout le village de sa femme, puis la ramène définitivement dans son village. 

    Dsc05080 1 2

    C'est la fêêêête au villaaaaageuh!

    J’ai dû danser sur de la musique Tamang (la caste à laquelle appartiennent les 2 villages) devant tout le monde, un dur moment lors duquel j’ai regretté de ne pas avoir assez abusé du Raksi…

    Le lendemain soir, entre la douche et le repas, j’ai commencé à me sentir faible et nauséeux. Je n’ai rien dit pendant le repas par politesse, je n’ai presque rien pu avaler, puis…j’ai vomi. 1 fois, 2 fois, et au final pas loin de 10 sur toute la nuit, d’une seconde à l'autre. Fièvre à 38,4° au départ (ouais, j’avais un thermomètre), vertiges, chauds et froids comme j’en avais jamais eu, je me suis retrouvé misérable devant une famille inquiète et les autres volontaires qui ne savaient pas quoi faire. Il fallait juste attendre que ça passe, mais quand on est au milieu de nulle part et qu’une ambulance mettrait au moins 12h à faire l’aller-retour de Kathmandu si jamais je sais pas, il y avait une complication quelconque, ça fait quand même un peu réfléchir sur le moment. II a été décidé qu’on rentrerait si je n’allais pas mieux le lendemain matin. La nuit a été dure, mais le lendemain le pire était passé. Je suis quand même resté extrêmement fatigué et ça m’a gâché la fin du séjour. Rentré à Kathmandu, je me suis soigné à base de compléments d’électrolytes et j’ai finalement mis 5 jours à m’en remettre, à manger normalement et arrêter de faire des siestes. La cause? J’ai mangé exactement la même chose que les autres, et c'est survenu bien trop tard après le précédent repas. Non, la seule cause possible, c’est que je me suis lavé les cheveux, un peu d’eau a ruisselé dans la bouche et je l’ai avalée par réflexe. Une mini-gorgée a suffit à me rendre malade à ce point. Et eux ils en boivent au moins 1L par jour ces tarés.

    Dsc05379 1

    Notre famille d'accueil et nous, avec nos écharpes de "au revoir" et les rhododendrons, symboles du Nepal

    TREK DE LANGTANG

    Remis sur pied, jje suis allé me ruiner en matériel de trek pour aller faire le trek de Langtang. Avec Marie, encore une fois, qui a voulu se joindre à moi. Très facile à vivre, discrète, trèèèès organisée (très allemande en fait ;) ), c’est une bonne compagne de voyage. 

    Le trajet en bus était annoncé catastrophique au point que certains louaient une jeep pour le trajet retour. Après le trajet en van vers le village, je le jugerais simplement “mauvais". 8-9h pour faire 100kms, je vous laisse imaginer l’état de la route, à flanc de précipice sur une bonne portion. Le problème est que le bus est surchargé, donc on fini à 3 sur chaque banquette de 2 sièges, la rangée centrale est saturée et les jeunes hommes dont le trajet sur le toit, voire les pieds sur les rebords de fenêtre et les mains accrochées aux barres de toit. Les gens montent aussi avec des chèvres et des poules. Comme il n’y a pas d’arrêt de bus, les gens montent et descendent n’importe où, ce qui explique le temps de trajet. Et ce qui est marrant au début et chiant à la fin, c’est que tout le monde en excès descend avant les check-point militaires, passe à pied devant, et remonte dans le bus après. 

    Dsc05441 1

    Bus local népalais, direction Langtang

    Le trek du Langtang fait partie des plus célèbres avec le tour des Anapurnas et le camp de base de l’Everest, qui étaient trop longs pour le temps qu’il me restait et peut-être trop difficiles pour Marie qui n’avait aucune expérience en trek. Je l’ai trouvé vraiment facile par rapport au GR20. La facilité, c’est qu’on trouve à manger partout et de tout (j’ai trouvé de la TARTIFLETTE AU FROMAGE DE YAK!!!!!!!!), on dort dans des lits et dans des maisons en bois, et on trouve même de l’eau chaude. Les seules difficultés ayant été le manque d’oxygène après 3000m, le froid, et mon sac qui était un peu trop lourd (et un sac un peu trop lourd, c’est un sac bien trop lourd) étant donné que Marie n’avait qu’un 32L et moi un 60+10, j’ai dû porter mes affaires, les affaires communes et un peu des siennes. Mais bon, ça montait doucement alors ça s’est fait. On est partis de 1400m pour arriver au dernier village à 3800m. Ce dernier village, Kianji Gampa, est absolument magnifique. Entouré de montagnes enneigées atteignant jusqu’à 6800m je crois, c’est l’un des plus beaux endroits que j’ai vu au monde. 

    Dsc06103 1

    A 4600 mètres d'alitude !

    Le premier jour il a neigé, il y avait 10-15cm de neige par terre. Et qu’est-ce qu’il faisait froid…-5°C d’après les népalais, en tous cas “moins quelque chose" puisque les flaques d’eau gelaient, on n’avait de l’eau qu’en journée car l’eau des tuyaux gelait, et nos crèmes gelaient aussi. Notre respiration fumait même à 10h du mat, et les maisons étant faites de planche de bois, le vent et même des flocons de neige rentraient dans la chambre. Heureusement, il y avait un poële dans la salle commune pour se réchauffer le soir, et les proprios nous ont filé 4 couvertures pour la nuit, ce qui suffisait à condition d’être très habillés pour dormir. Masos, on y est restés 2 jours, l’un pour monter au Kianji Ri à 4773m (finalement un peu moins car on s’est trompés de sommet…………mais PAYSAGES GRANDIOSES), et l’autre pour continuer dans la vallée, avant de redescendre en 2 jours.

    A notre arrivée en bas, on nous dit qu’il y a 3 jours de grève de bus et qu’on peut pas rentrer à Kathmandu. Finalement, la grève a cessé, et on a pu prendre un bus le lendemain matin, dans les mêmes conditions qu’à l’aller…avec en plus, une crevaison, puis un accident avec un autre bus, le notre n’ayant pas réussi à freiner assez vite en descente. Seulement 2 phares cassés et de la taule pliée, conclue en rigolade entre les 2 chauffeurs. Je pense que ça veut dire qu’ils avaient une assurance.

    La veille de mon vol pour l'Indonésie, pour fêter mon départ je pense, il y avait une grosse fête au centre de Kathmandu, avec musique partout, DJ, et une foule de jeunes qui buvaient et dansaient. Ca m’a vraiment fait plaisir qu’ils organisent ça pour moi! C’était aussi le nouvel an 2072 du calendrier népalais, ça tombait bien comme ça ils ont aussi pu le fêter en même temps.

    Dsc06445 1

    Happy New Year 2072 !

    J’espère que ça vous aura plu et fais un peu voyager. Grosses bises à toutes et tous!

    Lire la suite

  • Nepal - PHOTOS

    Dsc03585 1

     

    Pour voir les photos du Nepal, cliquez ici

     

     

    Lire la suite

  • Sri Lanka - PHOTOS

    Dsc02961 1 copie

     

    Pour voir les photos, cliquez ici

    Lire la suite

  • Séisme du 25 avril 2015

    Le tremblement de terre de magnitude 7.9 qu'a subi le Népal est un désastre pour le pays entier et les dégâts sont considérables. Vous avez la télé, et même sûrement vu plus d’images que moi. A ce jour on dénombre plus de 5000 morts au Nepal, il pourrait y en avoir plus de 10 000, il y en a aussi au Nord de l’Inde et au Bangladesh. Les communications vers les villages étant coupées, il est difficile d’estimer les décès et les dégats qu’il peut y avoir à travers le pays. Les corps de 18 alpinistes étrangers et guides sherpas ont été retrouvés au camp de base de l’Everest qui a subi plusieurs avalanches. Il y a eu 24 répliques lors des 6h qui ont suivi le séisme de départ, près de 50 au total. La merveilleuse place Durbar Square, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, est presque complètement détruite, de même que la tour Dharhara. 

    Dsc06411 1 3

    Tour Dharhara en arrière-plan, 12 jours avant son effondrement

    C’est très étrange de savoir que des places que j’ai visitées ont été détruites, que les lieux où j’ai vécu, les gens que j’ai côtoyés pendant 6 semaines ont vécu une telle catastrophe. Ca n’a pas été évident de rester sans nouvelles pendant plusieurs jours des amis que je me suis fais là-bas et dont je parle dans la suite de l’article, mais c'est rien comparé à ce qu'ils vivent là-bas. J’ai des nouvelles  petit à petit, ils sont tous sains et saufs, il ne me reste plus qu’à savoir ce qu’il en est de la douzaine d’enfants dont je me suis occupé pendant les 2 premières semaines. J'ai maintenant des informations tous les jours via Phil, créateur de l'association pour laquelle j'ai travaillé à Kathmandu, et maintenant par Marie que j'ai rencontrée à Népal, qui a vécu le tremblement de terre et qui est maintenant avec moi en Indonésie. 

    La situation aujourd'hui est la suivante : 

    De nombreux batiments sont détruits, ou au minimum fragilisés. Pour vous donner une idée de la violence du truc, Marie était au 1er étage d'un batiment lorsque le premier séisme a eu lieu, et me raconte qu'elle a eu l'impression de sentir chaque pierre du batiment bouger sous ses pieds. Elle n'a pas pu courir à l'etérieur, les tremblements étaient trop puissants, et la seule chose qu'elle a pu faire à été de s'accroupir au sol, mettre sa tête dans ses bras et espérer pendant plusieurs minutes que le batiment ne s'écroule pas sur elle. Pendant ce temps, le sol grondait, tout le matériel de la cuisine, à côté, tombait au sol, et elle entendait les gens crier et pleurer dans la rue, apeurés. Brrr....
    Les batiments fragilisés, des répliques survenant encore 4 jours après le séisme, et des rumeurs racontant qu'un plus gros séisme allait arriver, les gens dorment a la belle etoile, dans des camps, ou se trouvent d'autres abris. Marie a dormi avec tout le quartier sous un hangar a poulet fait de taule et de bambou pendant 3-4 jours. 
    Les ressources en eau, la nourriture et l'essence s’épuisent, à Kathmandu comme dans le reste du pays. A Kathmandu, les magasins ferment et les prix explosent. Dans les campagnes, les villages sont totalement coupés du monde (pas d'électricité, pas internet, pas de réseau téléphonique, seule la radio doit fonctionner) et de nombreuses routes sont coupées suite à des glissements de terrain, ce qui les rend inaccessibles. Impossible de rapatrier les blessés du pays entier à l'hôpital de Kathmandu, impossible d'appeler les secours de toutes façons, ils sont livrés à eux-mêmes. Et leurs réserves en eau et nourritures doivent s'épuiser d'autant plus vite qu'en ville.
    L'aéroport n'a qu'une piste, largement insuffisant pour permettre aux aides extérieures, humaines et matérielles, d'arriver, et dans le même temps de permettre aux étrangers de quitter le territoire. L'aéroport, seule voie de sortie, est remplis de personnes cherchant à quitter le pays, et ça a été une galère incroyable pour Marie pour pouvoir prendre son vol en Indonésie. 

    Le pays essaie de s'organiser tant bien que mal (l'organisation n'est pas le point fort des népalais), a reçu des fonds des puissances mondiales, les armées et équipes médicales des pays voisins interviennent(Inde, Pakistan,...) et prêtent des hélicoptères pour atteindre les zones reculées, et les associations reçoivent aussi de l'argent et tâchent d'organiser le plus vite possible différents projets. Le gouvernement népalais, un des plus corrompus au monde, avait un "budget catastrophe" à débloquer en cas d'urgence comme celle-là. La rumeur voudrait qu'au moment de débloquer l'argent, il n'y en avait plus...j'espère que l'argent des grandes puissances ne leur va pas directement...

    Comme la plupart des fonds venant des aides internationales sont destinés aux grandes villes comme Kathmandu et Pokhara, Phil commence à monter des projets de reconstruction dans les villages. Je n’aime pas trop les appels aux dons mais je me dois de le faire car j’ai la chance de connaitre une association sérieuse, fiable et motivée et d’être certain de ses motivations alors : si vous avez envie d’aider, de participer, même un tout petit peu, ou que vous voulez des informations supplémentaires, contactez-moi ou suivez le lien : http://ehn-nepal.org/ehn-uk/rebuilding-nepal/. A l’origine, ils se focalisent essentiellement sur les projets médicaux et éducatifs, mais aussi de plantations d’arbre, d’aide aux fermiers et de peintures d’école, mais l’actualité fait que les fonds supplémentaires seront utilisés pour cette situation d’urgence. 
    Je traduis pour les non-anglophones le détail sur l'utilisation des fonds : 
    EHN utilisera les fonds pour aider les familles d'hôtes et les villages avec lesquels nous travaillons déjà, pour les reconstruire après le pire séisme qu'a subit le Nepal depuis un siècle. Comme les jours et les semaines passent et que les aides sont actuellement focalisées sur Kathmandu, il y a un danger pour que les villages ruraux soient oubliés, c'est pourquoi nous souhaitons utiliser les fonds pour envoyer des provisions et de l'argent pour les aider à rebâtir leurs maisons et leurs vies.
    Et si vous n’êtes pas complètement sûrs d’avoir envie d’aider, car des catastrophes naturelles il y en a tout le temps, partout, qu'on ne peux pas donner à chaque fois, et puis qu’en plus on sait jamais ou va l’argent, lisez mon article sur le Népal, écris dans l’avion en partance pour l’Indonésie, qui finira peut-être de vous convaincre. Car les népalais méritent chaque centime qu’on peut leur offrir et ne sont jamais avares en ce qu’ils ont : leur extrême gentillesse et leur sourire.   

  • Sri Lanka, suite et fin

    Me voilà en plein vol vers le Népal, J30 après mon départ de France. Fini le Sri Lanka! Je ne suis pas mécontent, j’en ai fait le tour et j’ai hâte de découvrir le Népal :)

    J’ai eu de la chance aujourd'hui, il devait y avoir trop de monde en classe économique et pas assez en business class, ils ont donc dû reversé quelques personnes en classe business pour remplir l’avion et c’est tombé sur moi, héhé! Me voilà en sarouel avec une barbe de 30 jours en business class, à boire un verre de Merlot à coté d’un politicien.

    Maintenant que j'ai fini de jouer avec tous les boutons entourant mon siège, je profite de cet instant confortable pour vous donner quelques nouvelles sur ces derniers jours qui ont été plutôt calmes.

    Le coeur gros, j’ai quitté la petite famille qui m’a hébergé 5 jours à Ella, surtout à cause des enfants. Ca m’a touché de leur dire adieu. J’ai pris l’habitude depuis quelques années de dire au revoir de façon identique quelles que soient les circonstances, que je revois la personne le lendemain, plusieurs mois plus tard, ou jamais. C’est plus facile ainsi et pour tout le monde, pas besoin d’en faire des tonnes et de rendre ces moments plus durs, et si on veut passer des moments touchants avec des personnes il ne faut pas attendre le moment de se dire adieu. Mais là, avec les enfants c’était différent, j’ai eu peur qu’ils ne comprennent pas que je ne prenne pas le temps de leur faire un vrai adieu ; je l’ai fait, et ça m’a rappelé pourquoi je ne le faisais plus. 
    Ils m’aimaient vraiment bien, surtout le grand, pour lequel ça ne doit pas être facile d’être le seul homme de la maison en l’absence de son papa. Il était surement content de ne plus être le seul.

    Et si j’avais su ce qui m’attendait après...je serais peut-être resté! 

    Parcours sri lanka

    Je suis reparti à Negombo, la ville proche de l’aéroport où j’avais un peu déprimé le premier jour, pour aller chercher Ludo le surlendemain à l’aéroport. Un gros détour (cf map ci-dessus, qui représente mon parcours pendant ces 30 jours) sachant que j’allais ensuite repartir vers le sud avec lui. 9h de bus vraiment épuisantes, très inconfortables, avec un chauffeur complètement dingue, bien qu’il avait l’air de maitriser son véhicule. Comme beaucoup d’asiatiques, il ne devrait pas avoir de problème à pouvoir conduire une ambulance en France! Il aura juste à apprendre que les trottoirs et la ligne blanche centrale ne sont pas des voies de circulation.
    A Negombo, j’ai retrouvé Rasitha et les 2 allemands avant qu'ils ne repartent, mes potes de la première semaine. Ca m’a fait plaisir.
    Mais pour conclure cette journée de merde, j’ai chopé une belle intoxication alimentaire et j’ai été malade toute la nuit. Qu’est-ce qu’on se sent seul dans ces moments-là, seul la tête dans les toilettes communes d’une guesthouse low-cost…j’ai rien pu avaler le lendemain, et j’ai mis 3 jours m’en remettre. Les aléas de l’Asie. Mais comme à chaque fois, je suis tombé malade dans un resto à touristes et non un resto local.

    Tout ça pour attendre Ludo…qui n’est jamais arrivé!
    J’avais tout prévu, j’avais changé de guesthouse pour prendre une chambre 3 fois plus chère mais confortable pour qu’il puisse se remettre du vol, avec BAIGNOIRE s’il vous plait, je lui avais pris une carte SIM, etc…
    J’ai attendu 3h à l’aéroport, en vain. J’ai d’abord pensé qu’il s’était trompé d’heure, puis de date, et suis donc resté jusqu’au lendemain soir. Mais toujours sans nouvelles de sa part, je suis parti dans le sud sans lui, à la fois inquiet et en colère, ce que j’aurais dû faire dès le départ plutôt que de traverser la moitié du pays pour l’accueillir à l'aéroport.
    J’ai enfin eu des nouvelles 5 jours plus tard, et bon...apparemment il avait quand même une bonne raison : il s’est flingué le genou sur les pistes en snowboard la veille de partir, et en aurait pour plusieurs mois de béquilles et rééducation. Comme on dit ici, "fuck!". Donc c'est encore moins drôle pour lui...d'un autre côté, ça lui serait de toutes façons arrivé s'il n'avait pas eu une bonne excuse à me donner...

    Dans le Sud, j’ai fais seul ce qu’on avait prévu ensemble : passer le PADI Open Water, le premier niveau de plongée sous-marine. 
    J’étais le seul à passer la formation à ce moment-là donc j’ai eu mon instructeur pour moi tout seul! 
    La formation s’est faite sur 3 jours : 

    • 3h en piscine le matin pour voir l’équipement, son montage, et apprendre les compétences de bases (respirer sous l’eau, évacuer l’hyperpression des oreilles ou sinus due à la profondeur, les manoeuvres d’urgence en cas de perte du « respirateur » (je sais plus comment on dit en français), de masque ou de panne d’oxygéne, équilibrer sa flottabilité, évacuer l’eau de son masque, et pleins d’autres).
    • une première plongée en mer dès l’après-midi, lors de laquelle j’ai quasiment rien regardé, trop concentré sur ma respiration et la technique!
    • puis 3 autres plongées les 2 jours suivants, en étant de plus en plus à l’aise. 
    • et à côté de tout ça, un bouquin à lire, un dvd à regarder et un examen écrit à la fin auquel j’ai eu 90% de bonnes réponses! 

    J’ai donc eu mon Open water haut la main, mais il faut encore que je pratique…j’ai refait 2 plongées le lendemain, donc une visite d’épave à 25m de profondeur et une grotte à 21m, mais il faut encore que j’en fasse. Au Népal ça va être compliqué…il faudra que j’attende l’Indonésie.

    Aller à Unuwatuna pour l'Open Water m'a rappelé ce qu'étaient les zones des plages hypertouristiques dans ce genre de pays : pas du tout authentique, j'ai vu un Sri Lanka totalement différent de ce que j’ai vu auparavant. Que ce soit les vendeurs, les tuk-tuk drivers, et ceux qui bossent dans les restos et les hôtels, tout le monde essaie de t’arnaquer, tout tourne autour du business et tu n’es qu’un porte-monnaie sur pattes. Ca m’a un peu rappelé le sud de la Thailande, les prostituées et les ping-pong-show en moins.
    Ceux qui ne viennent que 2 semaines au Sri Lanka pour profiter de ses plages du Sud ne savent vraiment rien de ce que le pays et ses habitants ont à offrir, c’est vraiment dommage. J’ai peur de ce que le pays sera devenu dans 10-20 ans.

    enfin, pour ma dernière soirée, la plage m’a réservé une excellente surprise. J’étais en train de boire un coup avec des gens, à la table d’un bar dans le sable, et d’un coup il y a eu de l’agitation : à côté d’une table proche de nous, pleins de bébés tortues se sont mis à sortir du sable. Des dizaines, peut-être 100 les uns après les autres. Un très joli spectacle! Ils étaient perdus à cause des lumières qui les attiraient de l’autre côté de la mer, il a fallu les mettre au fur et à mesure dans des bassines pleines d’eau pour les jeter ensuite dans la mer. 

    Voilà, après tout ça le changement va être radical, après la plage, la mer à 30°, le ciel bleu, la chaleur, les palmiers, les heures passées dans l’eau….place aux montagnes du Nepal, la pollution de Katmandou, et le travail avec les enfants handicapés, que j’attaque dès demain matin! (le travail, pas les enfants handicapés)

    Les vacances sont en stand-by, mais ça devrait être très intéressant. 

    Je garderai un très bon souvenir du Sri Lanka, un beau pays, varié, pas cher, avec une culture marquée et diversifiée, de la bonne nourriture, et surtout des gens charmants. C’est ce qui m’a le plus marqué. 
    Presque tous les touristes que j’ai croisés ont apprécié leur voyage ici, et je vous le recommande également car qu’importe le type de vacances que vous recherchez, vous y trouverez votre bonheur…à condition de vouloir un peu d’exotisme!

    Bises à toutes et tous!

    Lire la suite

  • Mes 2 premières semaines

    L’arrivée

    Dsc02197 1 copie

    Ayubowan!!

    Et oui, à peine le pied posé sur ma nouvelle terre d'accueil, je parlais déjà Sri Lankais. Enfin, je devrais plutôt dire Cinghalais, la langue parlée par 70% des Sri Lankais. J'ai choisi d'apprendre la langue principale du pays, parce que c'est déjà plus utile, mais surtout parce que depuis ma plus tendre enfance, l'autre langue principale du pays, le Tamoul, m'a toujours moins attiré.

    En effet, à l'époque, je dessinais plutôt bien. Or, le Cingalais ressemble à des jolies petites têtes de bonhommes bien alignées, alors que le Tamoul ressemble à de grossiers gribouillages d’attardés. La preuve en images : Cinghalais s'écrit සිංහල en cinghalais, alors que Tamoul s'écrit தமிழ் en tamoul….vous voyez?
    Dès la 3e section de maternelle, c’était donc déjà clair : je serai Cinghalais, tandis que les autres seraient des Tamouls.

    A peine le pied posé sur ma nouvelle terre d'accueil donc, le monsieur qui vérifiait les visas à été la première victime de mes redoutables compétences linguistiques, ce qui lui a fait décrocher un sourire : ça commençait bien. Si le monsieur des visas était gentil, qu'est-ce que ça devait être pour les autres Sri Lankais!

    Pour la suite, mon plan de journée était clair : sortir de l'aéroport, prendre le bus pour la ville la plus proche (la station balnéaire de Negombo), descendre du bus, me diriger tout droit vers la plage, courir sur le sable chaud en éparpillant mes vêtements et mon sac à dos, ébloui par le soleil et le sourire aux lèvres, et finir ma course en hurlant de joie sans me soucier du regard oblique des passants honnêtes, pour enfin me jeter la tête la première dans une mer chaude, calme, turquoise et ne plus penser à rien…
    La réalité : il pleuvait, y’avait pas un rayon de soleil et vu la taille des vagues je me serais noyé. Et j'avais pas trop envie le premier jour.
    Morale de l’histoire : toujours vérifier la météo avant d’enfiler mon maillot de bain dans l’avion.

    Aujourd’hui, 2 semaines et demi après mon arrivée….je me suis même pas encore baigné.

    J’avais choisi d’arriver le 1er février au Sri Lanka pour pouvoir y être pour la Nawam Perahera du 3 février, une parade annuelle bouddhiste dans les rues de Colombo avec danseurs, musiciens et 50 à 100 éléphants. un programme assez alléchant!
    Arriver 2 jours plus tôt devait me permettre de me remettre de la fatigue du vol et du décalage horaire, tout en ayant le temps de sympathiser avec Rasitha, un Sri Lankais (Cinghalais, tout comme moi) de Colombo, qui m’avait proposé de m’héberger 2 jours chez lui. Et c’est ce qui s’est passé.

    Mais pour être honnête, ma première journée au Sri Lanka n’a pas été une grande réussite : J’étais très fatigué, et j’ai eu du mal à digérer cette solitude soudaine et à me remettre dans le mode « hypersociable » qu’exige le statut de voyageur solitaire. J’avais bêtement peur des autres, je me suis posé beaucoup de questions sur ce que je faisais là, d’autant plus que je ne savais pas vraiment ce qu’il y avait à faire au Sri Lanka, et ce que j’allais donc bien pouvoir y foutre pendant 3 semaines avant que Ludo n’arrive, trois semaines plus tard.
    Au final, une sieste de 4h, une soirée avec d’autres français et quelques bières plus tard, j’étais de nouveau sur les bons rails. C’était pas bien compliqué finalement :)

    Colombo, la capitale

    Et puis le lendemain, je rejoignais Colombo pour rencontrer Rasitha, et à partir de ce moment je ne serai plus jamais seul pendant une semaine! Rasitha est un mec super génial, généreux, le coeur sur la main, posé. A croire que tous les Cingalais se ressemblent. Je suis resté 4 nuits chez lui à Colombo, il n'y a pas grand chose à y faire mais j'ai passé d'excellents moments avec lui et un couple d’allemands, Caroline et Daniel, qui sont arrivés le lendemain et qu'il a également hébergés. On est tous les 4 devenus de très bons copains, ce sont indéniablement mes 3 premières belles rencontres. Et c’est au contact de Rasitha, à force de parler de son pays, son histoire, sa culture, de tester sa gastronomie, que j’ai commencé à m’y intéresser. 

    Enfin non, mon intérêt pour ce pays a même réellement commencé dès mon arrivée à Colombo. Après une première journée au milieu des stupides touristes blancs, je me suis enfin senti parmi les miens lorsque je suis descendu du bus climatisé pour Colombo.
    J’étais là, seul blanc au milieu des Sri Lankais, face au marché et ses ruelles authentiques bondées d’échoppes où se vendaient vêtements et fruits et légumes dans une agitation sereine. Derrière moi, la ferveur des villes sud-asiatiques…de la vie, du mouvement, du bruit, une circulation infernale, mais aussi un mélange extraordinaire de couleurs et les odeurs d’encens légères qui rendent l’atmosphère si particulière. Ici, les gens portent des vêtements très colorés, ce qui tranche avec le noir et le gris de l’hiver français. 
    Je m’y suis tout de suite senti bien, et cette ambiance m’a ramené au bon souvenir de mon précédent voyage.

    Le bus que j’ai pris pour rejoindre Rasitha ne s’est même pas arrêté, j’ai dû y monter en plein vol!

    Avec lui, on est d’abord allés faire connaissance dans le restaurant où il mange tous les jours, un moment très sympathique mais difficile…la nourriture, très proche de ce qu’on peux trouver en Inde, excellente pour 3 fois rien, était épicée pour un Sri Lankais (ou un Indien, leur cuisine a visiblement de nombreux points communs). 
    De plus, comme en Inde, on mange sans couverts et avec la main droite…c’est déjà pas évident, mais encore moins quand on est gaucher!
    Il y a le moment où on approche sa main de son assiette et on se dit « non mais je peux pas mettre ma main dans mon assiette! C’est dégoutant!». On l’approche, on l’éloigne, on l’approche, on l’éloigne, on l’approche, on l’éloigne, on l’ap….et bim, on se jette à l’eau! Ca fait une sensation un peu bizarre…on mange souvent du riz mais on ne le touche jamais! Et une fois qu’on a la main dedans, on ne sait même pas comment l’attraper et le ramener dans sa bouche…!

    Dsc02216 1 copie

    Franchement, pour celles et ceux qui ne l’ont jamais fait, ESSAYEZ (C’est très très important!!!) : la prochaine fois que vous vous faites du riz (non-collant sinon c’est de la triche), avec n’importe quelle sauce, mangez-le sans couvert, avec votre mauvaise main. Vous comprendrez bien mieux par la pratique. Allez je vous aide, on se sert de 4 doigts comme d’une cuillère, et le pouce sert à pousser le riz dans la bouche…maintenant, j’attend vos retours!! :)
    Perso, mon repas s’est résumé à faire retomber la moitié du contenu de ma main dans mon assiette à chaque bouchée, et à faire des pauses toutes les 3 minutes pour faire redescendre l’intensité des épices.

    Le lendemain, j’ai aidé Rasitha à déménager quelques affaires chez ses parents dans la campagne et on a libéré un chat qui y était enfermé depuis 3 jours. Il ressemblait à mon Gustave, mais en 3 fois moins gros! 
    On s’est baladés autour de sa maison, j’ai vu un gros varan plonger dans l’eau, et ensuite il m’a dit qu’il y avait des cobras dans les herbes où on marchait…. 
    « Et sinon, c’est quand qu’on retourne à Colombo? »

    Le soir, c’était la parade avec les éléphants, c’était chouette!! 

    Kandy, la ville bonbon

    Avec les allemands, on est restés 2 jours de plus à Colombo et sommes ensuite partis tous les 3 à Kandy, une autre grande ville de 110 000 habitants dans le centre du pays, bordant un lac et entourée de collines. Une sorte d’Annecy du pauvre en somme, ou de Genève du pauvre puisqu’ils ont repris l’idée du jet d’eau sur le lac, en plus petit évidemment. Je n’ai d’ailleurs jamais compris le principe de reprendre des choses déjà existantes pour en faire des copies de moins bonnes qualité. Prends ça, Julien Doré. 

    Je voulais voir à quoi pouvait ressembler une ville dont le nom signifie bonbon en anglais, mais les maisons étaient construites dans des matériaux tout à fait ordinaires et personne ne s’appelait Ricola, Fraise Tagada ou couille de Mammouth. Malgré tout, on y est restés 3 jours ensemble à trainer, à manger, à discuter, et avons visité un superbe jardin botanique. 

    Dsc02490 1 copie

    Je prend vraiment mon temps dans ce voyage, rien à voir avec le dernier où j’étais sans cesse en train de bouger d’un endroit à l’autre. ça me permet de mieux approfondir, et je pars du principe que si je me plait un endroit, je reste. Je n’ai pas besoin de tout voir, le principal est de me sentir bien où je suis.

    Sigiriya, le rocher du Lion

    Ensuite nos chemins se sont séparés, et je suis assez souvent seul. Ca me pèse légèrement parfois, mais c’est très rare car je discute régulièrement avec d’autres touristes , et j’en profite pour passer bien plus de temps avec les locaux que lors de mon précédent voyage. Dans l’ensemble, je le vis plutôt bien. 

    En fait, le problème de voyager seul au Sri Lanka, c’est que c’est loin de tout (sauf de l’Inde). Les voyageurs y passent difficilement dans le cadre d’un tour du monde ou d’un long voyage, contrairement aux pays d’Asie du Sud-Est que j’ai visités il y a deux ans. De ce fait, je rencontre très peu de backpackers comme moi. La plupart des autres personnes que je rencontre sont des couples (on ne voit que ça quasiment), des familles, et de temps en temps des binômes ou trinômes d’amis. De plus, la plupart sont là pour 12 jours, 3 semaines parfois, et vivent avec un chronomètre dans la tête. 
    On ne vit donc pas du tout le voyage de la même manière : ils font attention au temps et pas du tout à l’argent. Moi je fais attention à l’argent, mais j’ai tout mon temps. Pendant que je paye 3€ pour un trajet de 6h en bus susceptible de prendre du retard (ce qui est assez rare au Sri Lanka), ils vont payer un taxi 30€ prêt à partir et faire le trajet en 3h. 
    C’est complètement compréhensif, on ne part pas 12 jours en vacances pour passer la moitié du temps dans les bus locaux, mais c’est donc plus difficile pour moi de trouver des compagnons de voyage. J’ai tous les jours des discussions avec les autres voyageurs au resto, dans les transports, les attractions, dans la rue,…c’est très sympa, mais ça ne peux guère aller plus loin puisque bien souvent, ils passent la nuit, vont voir/faire un truc et partent pour une autre ville dès le lendemain. 

    Alors que les allemands partaient vers le sud, je suis remonté plus au Nord, au village de  Sigiriya. 
    C’est un village de 1500 habitants donnant sur un très gros rocher, symbole du Sri Lanka, également appelé Sigiriya, ce qui signifie « Rocher du Lion » en Cinghalais. Il a été baptisé ainsi en 1994 suite au décès tragique du roi Mufasa, froidement assassiné par son frère afin d’accéder au pouvoir. 

    Dsc02663 1 copie

    Le village est entouré de clôtures électriques pour se protéger des éléphants sauvages, nombreux dans le coin. La nuit, des gardes se postent dans des cabanes en hauteurs à l’extérieur du village et tirent en l’air pour faire fuir les éléphants qui s’approcheraient trop. La top classe! On se croirait dans the Walking Dead, sauf qu’à la place des zombies, c’est des éléphants.
    C’est un village très touristique, où les étrangers comme moi viennent voir le rocher, qui il est vrai est impressionnant mais hors de prix.
    J’ai énormément aimé ce village, les habitants étaient très ouverts et très chaleureux, la nourriture excellente, et les 3 jours que j’y ait passés resteront l’un de mes meilleurs souvenirs du Sri Lanka. 
    J’ai également apprécié de m’y retrouver seul. Ma période de rodage était terminée, contrairement à mon arrivée j’arrivais à me réjouir d’être seul, j’avais à nouveau envie de tout découvrir, et j’étais à nouveau en mode sociable :)

    Par contre il s’est mis à pleuvoir tous les après-midi et ça a duré 1 semaine. La météo est capricieuse depuis que je suis arrivé. Il fait clair et ensoleillé le matin, mais ça se couvre ensuite et se finit parfois par la pluie.

    La région montagneuse

    J’ai ensuite suivi sur plusieurs jours la voie ferrée vers le village d’Ella, réputée pour être l’une des plus belles du monde (et je confirme, il y a des vues superbes) en faisant 3 escales :

    1- Dalhousie, point de départ pour le sommet de l’Adam’s Peak, la 3e plus haute montagne du Sri Lanka, 2243m. 

    J’y suis monté de nuit pour y admirer le plus beau lever de soleil de ma vie, ainsi qu’un magnifique panorama à 360° :) Une marche de pèlerinage bouddhiste pas évidente de 5500 marches, de hauteurs inégales…c’est comme habiter au 300e étage et que l’ascenseur tombe en panne! 
    Je suis parti à 2h du matin avec 4 autres personnes rencontrées dans le train, on a mis moins de 2h contre les 3-4h annoncées, je suis fin prêt pour mon trek himalayen! Mais du coup, les 2h d’attente en altitude, dans la fraicheur nocturne et trempés de sueur, ont été bien longues….

    Mais ça valait le coup, voyez plutôt :

    Dsc02961 1 copie

    Quel lever de soleil !!! Des couleurs, waouhhhhhh !!! Et le panorama, impressionnant : on aurait dit que les montagnes formaient des dizaines d’iles autour de l’Adam’s Peak, plongées les nuages qui ressemblent à une mer de coton. 

    C’était très fort. C’est ce que je recommande le plus au Sri Lanka, pour l’instant, à condition d’aimer un minimum marcher.

    2- Nurawa Eliya, pendant 4 jours, petite ville à 2000m d’altitude, où j’ai trouvé une guesthouse exceptionnelle : un bon point de chute pour me reposer de mon ascension, écrire mon carnet de voyage, trier mes photos, répondre à la plupart de mes mails en retards,…
    J’y suis aussi allé pour voir le World’s End, un précipice pas mal mais que je n’ai pas trouvé aussi exceptionnel que ce que mon guide de voyage annonçait, mais qui a quand même été l’occasion d’approcher des sortes de cerfs. 

    Dsc03181 1 copie

    Je me suis aussi fait une douleur de fatigue à une cheville en en revenant (pas celle que j’ai cassée il y a deux ans, l’autre), ce qui m’a aussi limité pendant 2 jours.

    3 - Haputale : J'ai ensuite repris le train pour Ella, mais à un moment le train s’est arrêté dans un village coincé entre 2 précipices, alors je suis descendu subitement et j’y ai passé la nuit! Ce village s’appelle Haputale, 1500m d’altitude. Situé sur une crête, avec une vue plongeante de chaque côté. Nice! Le village en lui-même n’a rien d’exceptionnel, mais j’ai pu y voir une cascade de 173m de hauteur le lendemain matin….quand même.

    J’y ai fais du homestay, c’est-à-dire que j’ai logé dans une famille contre rémunération (très douce). Le repas servi le soir était époustouflant, j’avais 8 assiettes et bols devant moi, tout à volonté! Autant vous dire qu’après ça je ne suis pas sorti, je ne pouvais plus bouger :)

    Dsc03261 1 copie

    Le lendemain j’ai enfin terminé la dernière portion ferroviaire jusqu'à Ella, un trajet d’1h30 en 3e classe assez fou : le train est parti 10min en retard car on n’arrivait pas à tous rentrer dedans, et j’ai fais le trajet au niveau de la porte du wagon, accroché à une barre métallique, à me serrer aux gens lorsqu’un tunnel arrivait! Vraiment fun!

    A l’heure où j’écris ces lignes, je suis toujours à Ella. Enfin, je vis à 1km du village dans les hauteurs, avec une vue superbe, chez Ishari, une dame très attentionnée, sympathique et bienveillante. Ca fait maintenant 4 jours que j’y suis et je m’y sens bien :)

    Ishari vit seule avec son fils Vanisha, 16 ans, sa fille Ashini, 10 ans, et leur chatte de 3 mois Mickyyyyy. Le père est parti bosser à Dubaï pour 8 ans….ça fait 2 ans, il n’a pu revenir les voir qu’une fois. Triste. Dur sacrifice pour nourrir sa famille.
    Ils sont super, c’est comme si je faisais partie de la famille. Je mange très bien (même si le poisson séché au réveil a été un peu dur ce matin), on joue au Karam (une sorte de jeu de billes avec des pogs sur un plateau de billard),…Tiens, Isharee vient de m’apporter un jus de fruits fraichement mixé. Trop mignonne….je regrette juste d’y être quand vient l’heure de la douche froide (brrr!!!), et quand je dois remonter du village la nuit au milieu des chiens errants, particulièrement agressifs la nuit. Je l’ai fait une fois, je ne me suis vraiment pas senti en sécurité, donc maintenant je prend un tuk-tuk.

    Hier je suis monté en haut d’une montagne, et avant-hier j’ai passé la journée en scooter à visiter les environs : cascades, temple, plantations et fabrique de thé, et une autre montagne.

    Anecdotes bonus

    • A Sigiriya, je passais dans la rue principale du village et un vieux m’a demandé de venir voir sa boutique de tentures et vêtements. Ok. Une conversation s’instaure et devient rapidement très…bizarre.
      « Where are you from? »
      « I’m from France »
      « You’re alone? »
      « Yes I travel alone »
      « You don’t have a girlfriend? »
      « No »
      « You prefer boys? »
      « Euhhhhh…no»
      S’ensuit un monologue pas toujours compréhensible où il me mime entre autres deux jambes avec deux doigts, et enfonce un autre doigts entre les 2 « jambes », me montre avec son bras la taille du sexe des Sri Lankais en me disant qu’ils sont « gros mais courts »,…puis il me demande la taille du mien, je lui répond qu’on ne se connait pas et que j’aimerais pouvoir regarder son travail. Il  me répond « ok » et me laisse tranquille…mais moins d’une minute plus tard il revient et me refait un mime (je vous laisse imaginer lequel) en me demandant d’un air pressant et passionné « combien de relations sexuelles t’as déjà eu? ». Là je lui ai dit « maintenant ça suffit » et je suis parti. Sacré pervers.
    • Mon troisième jour a été étrange : Je me lève à 9h, je vais dans un reste indien pour déjeuner mais le serveur veut absolument me faire manger un vrai repas, je me dis qu’il veut profiter de mon  argent et fait la forte tête « non, je veux juste un petit déjeuner! ». Ensuite je croise Rasitha et les 2 allemands, ils allaient manger…ok, je les accompagne. Ils mangent, on discute assez longtemps, et quand on ressort la nuit commence à tomber. Là, je suis perdu! Pourquoi il commence déjà à faire nuit? Il est 13h! Et là je comprends…j’avais oublié de changer l’heure de mon portable. J’ai bien dû me faire haïr pour avoir réclamé un petit déjeuner à 14h30 :)
    • avec les allemands, on a trouvé un T-shirt blanc avec un gros drapeau nazi dessus. J’ai voulu l’offrir à Daniel, qui cherchait justement un T-shirt, mais il a refusé et n’a même pas voulu l’essayer. 
    • je me suis amusé à suivre et à observer un chinois pendant ma visite du rocher de Sigiriya, et c’est vraiment impressionnant : il prenait TOUT en photo, mais ne regardait RIEN! J’espère qu’il regardera ses photos en rentrant pour savoir ce qu’il a visité.
      Je n’ai rien contre les chinois en soi, mais en voyage ils ont le don de m’énerver. Ce sont les pires touristes : ils parlent fort, se comportent comme s’ils étaient tous seuls, te prennent en photo en gros plan sans te demander ton avis, et sont irrespectueux d’une manière générale. Ils sont très nombreux au Sri Lanka car apparemment un lien économique se crée entre leurs 2 pays, et vraiment il faut les voir, c’est un vrai spectacle. Ils prennent tout et n’importe quoi en photo avec leur énorme appareil, font des selfies sans arrêt,…bon ça, après tout, c’est leur problème. Vous verrez mes photos, j’ai une jolie photo de « selfie chinois ». Comme ils me prenaient en photo à Sigiriya, j’ai décidé de faire pareil.

      Dsc02257 1 copie
    • un lycéen Sri Lankais m’a frappé sans raison dans la rue, en passant. Je le croisais, il était avec ses copains, et en passant il m’a planté 2 ou 3 doigts sous le thorax et a continué à marcher. Je me suis retourné, surpris, je l’ai vu rigolé avec ses copains, et la colère est monté. Je lui ai crié « Hey! », lui ai couru après, l’ai chopé et l’ai gentiment recadré contre le mur…il avait pas l’air méchant, juste un petit con sous l’effet de groupe qui s’est rapidement excusé. Je l’ai relâché sans faire durer les choses, car c’était une rue passante et je ne voulais pas avoir de problèmes. Mais bon, ça reste vraiment un cas isolé, car en dehors de ça les Sri Lankais sont des gens absolument charmants.

    Voilà, c’est à peu près tout pour le moment. J’ai encore écris un gros pavé!

    Les photos vont suivre bientôt! Gros bisous à toutes et tous!

    Lire la suite

  • Présentation du Sri Lanka

    L’Ile de Ceylan, ou Sri Lanka, c’est ça :

    Carte detaillee sri lanka

    Au sud, des plages paradisiaques, calmes ou festives (au choix), avec des possibilités de faire du surf, de la plongée, se détendre ou pleins d’autres choses. 
    Sur les côtes Est et Ouest, encore des plages, et lors de périodes où il pleut d’un côté, il fait beau de l’autre. On peut donc visiter le Sri Lanka toute l’année, même si la période de janvier à mars reste la meilleure.
    Au centre, de très jolies montagnes et des plantations de thé d’un superbe vert lorsqu’elles sont ensoleillées.
    Un peu plus au Nord, un triangle culturel avec des temples et le rocher de Sigiriya.
    Et tout au Nord, une zone pour les baroudeurs, où l’accès est autorisé depuis peu.

    C’est un pays qui n’a surement rien à envier à la Thaïlande d’un point de vue décor, et qui présente même l’avantage d’avoir les mêmes choses sur des distances plus courtes. Il est donc plus rapide de se déplacer d’un endroit à un autre. 

    Les Sri Lankais

    Les Sri Lankais sont ma plus belle surprise ici!
    Ils sont géniaux. Très accueillants, chaleureux, très généreux, toujours prêts à rendre service. J’en oublie probablement. On peux demander son chemin à n’importe qui, s’il parle un peu anglais il se fera un plaisir de nous aider.
    Bref, un peuple super, à découvrir! En espérant que le tourisme ne les pervertisse pas trop!

    Ce qui est intéréssant également, c’est qu’il s’agit d’un mélange d’ethnies et de religions :

    - Les cinghalais, majoritaires dans le pays, sont culturellement bouddhistes. On les retrouve un peu partout, mais surtout sur les côtes Ouest (dont la capitale Colombo) et Sud (les plages paradisiaques).
    - Les tamouls sont pour la plupart hindous. On les retrouve principalement dans le Nord et l’Est, zones moins touristiques et plus rurales.
    - Les musulmans, qui sont en grande partie musulmans. Ils représentent 10% des habitants.
    - Les burghers, peu nombreux, descendants eurasiens des anciens coloniaux européens (Portugais, Hollandais et britanniques). Ca donne des Sri lankais avec des noms comme Da Silva, Perreira,…Les burghers se trouvent dans les fast-food et les rayons surgelés (oui elle était facile celle-là).

    Ca donne un gros mélange de style! Dans les grandes villes comme Colombo et Kandy, on croise de tout : des femmes en Sari avec leur truc sur le front (qu’elles sont belles!), d’autres de style oriental, simple, avec le voile ou carrément en burka, des monks bouddhistes, des hommes en Sarong, etc…c’est très intéressant et on peut se balader des heures dans la rue à observer les gens.

    Colonie

    Le Sri Lanka est une ancienne colonie britannique, portugaise et hollandaise. On retrouve d’ailleurs pas mal de bâtiments, de cabines téléphoniques ou de boîtes aux lettres de style britannique dans certains villes, et nombreuses sont celles qui ont leur tour de l’horloge comme point de repère.

    La guerre

    Allez un peu d’histoire…ça va être rapide et ça parle de guerre !
    Après l’indépendance, des tensions se sont peu à peu créées entre cinghalais et tamouls, dans la quête du pouvoir.
    Ca a fini par donner une guerre civile longue de 26 ans, qui aurait fait près de 100 000 morts, et s’est terminée récemment en 2009 dans un bain de sang.
    Suite à des décisions gouvernementales pro-cinghalaises faisant de la langue cingalaise l’unique langue du pays, enlevant le droit de vote aux tamouls et musulmans ou favorisant l’accès des Cinghalais aux universités, une résistance s’est organisée dans la jeunesse tamoule.
    En 1983, une de leurs embuscades a tué 13 soldats cinghalais. En représailles, une émeute appelée le « Juillet Noir » s’est déclenchée à Colombo, lors de laquelle 400 et 3000 tamouls ont été tabassés ou tués par des Cinghalais criant vengeance, leurs maisons pillées ou rasées. Les autres tamouls ont dû émigrer ou sont allés se réfugier dans les régions du Nord et de l’Est où ils étaient majoritaires. La guerre avait vraiment commencé, et le pays était désormais coupé en deux.
    Pendant les années de conflits qui ont suivis, des atrocités ont eu lieu des deux côtés, les tamouls étant notamment auteurs d’attentats à Colombo, alors que l’armée cinghalaise aurait perpétré des actes de torture et serait à l’origine de nombreuses disparitions inexpliquées. Bref, la guerre.
    Enfin, en 2009, l’armée cinghalaise a mis toute la gomme et a fini par remporter la victoire de manière très brutale à l’extrême nord du pays, où les derniers résistants avaient été contraints de se concentrer.

    Maintenant, le pays est à nouveau en paix, et le pays peut mieux progresser, par exemple sur le plan touristique.

    Le Sri Lanka aujourd’hui : développement et tourisme

    Pendant cette guerre, les cinghalais ont tout de même pu développer le Sri Lanka en s’appuyant sur ce qu’avaient déjà apporté leurs anciens colons. Il est désormais plus « Malaisie/Thaïlande/Vietnam » que « Laos/Cambodge ». 

    Mais le point sur lequel le pays n’a pas pu se développer suffisamment pendant la guerre, c’est le tourisme. Et alors là, ils se lâchent! Le gouvernement voudrait profiter de sa position géographique, plus proche de l’Europe que la Thaïlande, pour leur prendre une partie de leurs touristes.
    De nombreux établissements se créent donc et beaucoup s’agrandissent. A discuter avec eux, tous les propriétaires de guesthouse ont le projet de construire de nouvelles chambres l’année suivante, puis d’autres l’année d’après. Ils essaient toujours de se faire connaitre, insistent pour qu’on leur fasse de la publicité sur internet ou auprès des personnes qu’on rencontre. Il veulent se faire leur place dans le nouveau tourisme en somme, c’est un nouveau filon d’or pour eux.

    Y voyager

    Maintenant, il est très facile d’y voyager.
    Le réseau routier et ferroviaire est bon, les horaires à peu près respectées et les routes de qualité.
    Les guesthouses et hôtels sont nombreux, de même que les restaurants.
    Il y a du wifi quasiment partout, et de bonne qualité dans les grandes villes, et même la 3G.
    Par contre, il y a peu de scooters à louer mais c’est pas plus mal pour moi!

    En 5 ans de paix, le nombre de touristes annuel a augmenté de 60% et les prix ont suivi sur tout ce qui les vise directement : restaurants, les entrées des lieux touristiques, les hotels et guesthouses,…et c’est parfois carrément exagéré. Pour toutes ces choses, c’est déjà un peu plus cher qu’en Asie du Sud Est.
    A nuancer pour les restaurants néanmoins, car suivant les endroits si on cherche bien on peut trouver pour vraiment pas cher.
    Je suis tombé sur un Lonely Planet de 2001, les prix ont déjà doublé voire triplé…mais il faut relativiser, pour nous c’est encore très bon marché, hormis l’entrée à certaines visites qui peuvent coûter 30 voire 50$.

    Cependant, pour tout ce qui est commun aux Sri Lankais, ça ne coûte presque rien. Les bus et trains ne coûtent presque rien tant qu’on ne voyage pas en 1e classe (allez peut-être 0,50€ l’heure de trajet), et le crédit téléphone encore mois (1€ = 450 messages).

    Hébergement

    Du fait du tourisme croissant, j’ai un problème que je n’avais jamais rencontré avant : le besoin de réserver les guesthouses à l’avance. Une grande partie des guesthouses sont déjà « full » quand j’arrive dans certains endroits, et les meilleures sont souvent réservées pour les 3-4 jours suivants. 2 fois j’ai failli devoir dormir dans une sorte de placard sans fenêtre, sans salle de bain, sans rien, juste un lit. Là pour le coup, c’était pas cher!
    Il y a beaucoup de homestay ici, c’est à dire une famille qui loue une ou plusieurs chambres.

    Tourisme irresponsable

    Dsc02668 1 copie

    L’un des autres points négatifs de ce tourisme de masse soudain, c’est le non-respect de la faune:

    A Sigiriya, village de 1500 habitants, 4-5 éléphants font des aller-retour toute la journée sur la route principale, les défenses coupées et les pieds enchainés avec plusieurs personnes sur le dos, j’en ai vu jusqu’à 5. Sachant qu’un éléphant a un dos très fragile et ne devrait pas porter plus d’une personne à la fois, et qu’il est sensé manger pendant 18-20h par jour. En dehors de ça, les éléphants sont enchainés à un arbre, et on leur met un tas de branchages et de fruits pour qu’ils mangent. Ces éléphants ont l’air tristes et les touristes sont trop cons pour le voir, aveuglés par leur excitation de pouvoir enfin monter sur le dos d’un éléphant. Comme si c’était pas suffisant de les admirer, de les laisser s’approcher, et de les caresser. Est-ce qu’ils font la même chose avec tous les animaux qu’ils trouvent sympathiques, sont-ils excités à l’idée de monter sur tous les chiens et chats mignons qu’ils rencontrent?

    C’est la même chose avec les baleines : à Mirissa, au Sud, c’est le truc en vogue, partir en bateau aller voir les baleines bleues car on s’est rendu compte il y a peu de temps que certaines vivaient près des côtes Sri Lankaises toute l’année, un fait très rare. Du coup, plusieurs fois par jour, une horde de bateaux déboulent sur le lieu de vie, dans l’attente de voir un jet d’eau ou une queue sortir de l’eau. Et là, tous les bateaux se ruent à cet endroit. La baleine, ennuyée, est contrainte d’aller plus loin, dès qu’elle se manifeste à nouveau c’est le même cirque. Toute la journée, et tous les jours comme ça. Et quasiment tous les touristes avec lesquels j’ai discuté l’ont fait ou vont le faire.

    Enfin, il font des safaris dans les parcs nationaux, pour les touristes désireux de voir des éléphants, des léopards, ou encore des chacals, dans leur lieu de vie naturel. A ce que j’ai entendu, en période haute, c’est une queue de 50 à 100 jeeps qui se succèdent pour voir un léopard à 50m pour 50$ la demi-journée. Je continue à me renseigner, mais il semblerait que plus un parc national n’échappe à cette règle.

    Mais qui est le plus responsable dans l’histoire, les locaux qui proposent ces attractions superficielles ou les touristes qui acceptent d’y participer?

    Lire la suite

  • Le chemin parcouru depuis 2 ans

    Ce voyage est un peu plus "préparé" que le précédent, et ressemble plus à un aller/retour qu'à un vrai départ : je sais que je vais revenir et j'en suis même content.

    Il y a 2 ans, j'avais pris un billet pour la Malaisie, que je n'aurais pas située sur une carte un mois plus tôt. J'avais quitté mon appartement, démissionné de mon poste et de la fonction publique, vendu ma voiture, et laissé mon chat à ma soeur. 
    Un ras de bol, une envie d'ailleurs et le sentiment que c'était le moment où faire ce que j'avais voulu faire depuis de nombreuses années : partir loin et découvrir le monde Rigolant

    Je suis rentré 5 mois plus tard, sans le sou, sans rien (un mois après mon retour en France je n'avais plus que...15€). Mais avec plein de souvenirs inoubliables, et l'envie de voyager à nouveau, celle qui oriente maintenant bon nombre de mes choix et me fait regarder vers l'avant.

    Depuis mon retour, je ne pense qu'à ça. 
    Pendant ce temps, j'ai découvert une superbe région, la Haute-Savoie, dans laquelle je me suis installé et où je me sens bien. 
    J'ai de nouveau une voiture et un boulot. 
    Je suis maintenant infirmier intérimaire à Genève, ça me plait et me permet d'évoluer dans un métier dans lequel je n'aurais probablement pas duré en France. 
    Et surtout, ça me permet de pallier aux exigences de mon choix de vie : ma "tirelire de voyage" se remplit bien plus vite, et je suis libre de m'absenter plusieurs mois. J'ai trouvé le poste qui me correspondait, et je me vois bien faire ça encore longtemps. 

    Lire la suite