Sri Lanka

  • Sri Lanka - PHOTOS

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  • Sri Lanka, suite et fin

    Me voilà en plein vol vers le Népal, J30 après mon départ de France. Fini le Sri Lanka! Je ne suis pas mécontent, j’en ai fait le tour et j’ai hâte de découvrir le Népal :)

    J’ai eu de la chance aujourd'hui, il devait y avoir trop de monde en classe économique et pas assez en business class, ils ont donc dû reversé quelques personnes en classe business pour remplir l’avion et c’est tombé sur moi, héhé! Me voilà en sarouel avec une barbe de 30 jours en business class, à boire un verre de Merlot à coté d’un politicien.

    Maintenant que j'ai fini de jouer avec tous les boutons entourant mon siège, je profite de cet instant confortable pour vous donner quelques nouvelles sur ces derniers jours qui ont été plutôt calmes.

    Le coeur gros, j’ai quitté la petite famille qui m’a hébergé 5 jours à Ella, surtout à cause des enfants. Ca m’a touché de leur dire adieu. J’ai pris l’habitude depuis quelques années de dire au revoir de façon identique quelles que soient les circonstances, que je revois la personne le lendemain, plusieurs mois plus tard, ou jamais. C’est plus facile ainsi et pour tout le monde, pas besoin d’en faire des tonnes et de rendre ces moments plus durs, et si on veut passer des moments touchants avec des personnes il ne faut pas attendre le moment de se dire adieu. Mais là, avec les enfants c’était différent, j’ai eu peur qu’ils ne comprennent pas que je ne prenne pas le temps de leur faire un vrai adieu ; je l’ai fait, et ça m’a rappelé pourquoi je ne le faisais plus. 
    Ils m’aimaient vraiment bien, surtout le grand, pour lequel ça ne doit pas être facile d’être le seul homme de la maison en l’absence de son papa. Il était surement content de ne plus être le seul.

    Et si j’avais su ce qui m’attendait après...je serais peut-être resté! 

    Parcours sri lanka

    Je suis reparti à Negombo, la ville proche de l’aéroport où j’avais un peu déprimé le premier jour, pour aller chercher Ludo le surlendemain à l’aéroport. Un gros détour (cf map ci-dessus, qui représente mon parcours pendant ces 30 jours) sachant que j’allais ensuite repartir vers le sud avec lui. 9h de bus vraiment épuisantes, très inconfortables, avec un chauffeur complètement dingue, bien qu’il avait l’air de maitriser son véhicule. Comme beaucoup d’asiatiques, il ne devrait pas avoir de problème à pouvoir conduire une ambulance en France! Il aura juste à apprendre que les trottoirs et la ligne blanche centrale ne sont pas des voies de circulation.
    A Negombo, j’ai retrouvé Rasitha et les 2 allemands avant qu'ils ne repartent, mes potes de la première semaine. Ca m’a fait plaisir.
    Mais pour conclure cette journée de merde, j’ai chopé une belle intoxication alimentaire et j’ai été malade toute la nuit. Qu’est-ce qu’on se sent seul dans ces moments-là, seul la tête dans les toilettes communes d’une guesthouse low-cost…j’ai rien pu avaler le lendemain, et j’ai mis 3 jours m’en remettre. Les aléas de l’Asie. Mais comme à chaque fois, je suis tombé malade dans un resto à touristes et non un resto local.

    Tout ça pour attendre Ludo…qui n’est jamais arrivé!
    J’avais tout prévu, j’avais changé de guesthouse pour prendre une chambre 3 fois plus chère mais confortable pour qu’il puisse se remettre du vol, avec BAIGNOIRE s’il vous plait, je lui avais pris une carte SIM, etc…
    J’ai attendu 3h à l’aéroport, en vain. J’ai d’abord pensé qu’il s’était trompé d’heure, puis de date, et suis donc resté jusqu’au lendemain soir. Mais toujours sans nouvelles de sa part, je suis parti dans le sud sans lui, à la fois inquiet et en colère, ce que j’aurais dû faire dès le départ plutôt que de traverser la moitié du pays pour l’accueillir à l'aéroport.
    J’ai enfin eu des nouvelles 5 jours plus tard, et bon...apparemment il avait quand même une bonne raison : il s’est flingué le genou sur les pistes en snowboard la veille de partir, et en aurait pour plusieurs mois de béquilles et rééducation. Comme on dit ici, "fuck!". Donc c'est encore moins drôle pour lui...d'un autre côté, ça lui serait de toutes façons arrivé s'il n'avait pas eu une bonne excuse à me donner...

    Dans le Sud, j’ai fais seul ce qu’on avait prévu ensemble : passer le PADI Open Water, le premier niveau de plongée sous-marine. 
    J’étais le seul à passer la formation à ce moment-là donc j’ai eu mon instructeur pour moi tout seul! 
    La formation s’est faite sur 3 jours : 

    • 3h en piscine le matin pour voir l’équipement, son montage, et apprendre les compétences de bases (respirer sous l’eau, évacuer l’hyperpression des oreilles ou sinus due à la profondeur, les manoeuvres d’urgence en cas de perte du « respirateur » (je sais plus comment on dit en français), de masque ou de panne d’oxygéne, équilibrer sa flottabilité, évacuer l’eau de son masque, et pleins d’autres).
    • une première plongée en mer dès l’après-midi, lors de laquelle j’ai quasiment rien regardé, trop concentré sur ma respiration et la technique!
    • puis 3 autres plongées les 2 jours suivants, en étant de plus en plus à l’aise. 
    • et à côté de tout ça, un bouquin à lire, un dvd à regarder et un examen écrit à la fin auquel j’ai eu 90% de bonnes réponses! 

    J’ai donc eu mon Open water haut la main, mais il faut encore que je pratique…j’ai refait 2 plongées le lendemain, donc une visite d’épave à 25m de profondeur et une grotte à 21m, mais il faut encore que j’en fasse. Au Népal ça va être compliqué…il faudra que j’attende l’Indonésie.

    Aller à Unuwatuna pour l'Open Water m'a rappelé ce qu'étaient les zones des plages hypertouristiques dans ce genre de pays : pas du tout authentique, j'ai vu un Sri Lanka totalement différent de ce que j’ai vu auparavant. Que ce soit les vendeurs, les tuk-tuk drivers, et ceux qui bossent dans les restos et les hôtels, tout le monde essaie de t’arnaquer, tout tourne autour du business et tu n’es qu’un porte-monnaie sur pattes. Ca m’a un peu rappelé le sud de la Thailande, les prostituées et les ping-pong-show en moins.
    Ceux qui ne viennent que 2 semaines au Sri Lanka pour profiter de ses plages du Sud ne savent vraiment rien de ce que le pays et ses habitants ont à offrir, c’est vraiment dommage. J’ai peur de ce que le pays sera devenu dans 10-20 ans.

    enfin, pour ma dernière soirée, la plage m’a réservé une excellente surprise. J’étais en train de boire un coup avec des gens, à la table d’un bar dans le sable, et d’un coup il y a eu de l’agitation : à côté d’une table proche de nous, pleins de bébés tortues se sont mis à sortir du sable. Des dizaines, peut-être 100 les uns après les autres. Un très joli spectacle! Ils étaient perdus à cause des lumières qui les attiraient de l’autre côté de la mer, il a fallu les mettre au fur et à mesure dans des bassines pleines d’eau pour les jeter ensuite dans la mer. 

    Voilà, après tout ça le changement va être radical, après la plage, la mer à 30°, le ciel bleu, la chaleur, les palmiers, les heures passées dans l’eau….place aux montagnes du Nepal, la pollution de Katmandou, et le travail avec les enfants handicapés, que j’attaque dès demain matin! (le travail, pas les enfants handicapés)

    Les vacances sont en stand-by, mais ça devrait être très intéressant. 

    Je garderai un très bon souvenir du Sri Lanka, un beau pays, varié, pas cher, avec une culture marquée et diversifiée, de la bonne nourriture, et surtout des gens charmants. C’est ce qui m’a le plus marqué. 
    Presque tous les touristes que j’ai croisés ont apprécié leur voyage ici, et je vous le recommande également car qu’importe le type de vacances que vous recherchez, vous y trouverez votre bonheur…à condition de vouloir un peu d’exotisme!

    Bises à toutes et tous!

  • Mes 2 premières semaines

    L’arrivée

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    Ayubowan!!

    Et oui, à peine le pied posé sur ma nouvelle terre d'accueil, je parlais déjà Sri Lankais. Enfin, je devrais plutôt dire Cinghalais, la langue parlée par 70% des Sri Lankais. J'ai choisi d'apprendre la langue principale du pays, parce que c'est déjà plus utile, mais surtout parce que depuis ma plus tendre enfance, l'autre langue principale du pays, le Tamoul, m'a toujours moins attiré.

    En effet, à l'époque, je dessinais plutôt bien. Or, le Cingalais ressemble à des jolies petites têtes de bonhommes bien alignées, alors que le Tamoul ressemble à de grossiers gribouillages d’attardés. La preuve en images : Cinghalais s'écrit සිංහල en cinghalais, alors que Tamoul s'écrit தமிழ் en tamoul….vous voyez?
    Dès la 3e section de maternelle, c’était donc déjà clair : je serai Cinghalais, tandis que les autres seraient des Tamouls.

    A peine le pied posé sur ma nouvelle terre d'accueil donc, le monsieur qui vérifiait les visas à été la première victime de mes redoutables compétences linguistiques, ce qui lui a fait décrocher un sourire : ça commençait bien. Si le monsieur des visas était gentil, qu'est-ce que ça devait être pour les autres Sri Lankais!

    Pour la suite, mon plan de journée était clair : sortir de l'aéroport, prendre le bus pour la ville la plus proche (la station balnéaire de Negombo), descendre du bus, me diriger tout droit vers la plage, courir sur le sable chaud en éparpillant mes vêtements et mon sac à dos, ébloui par le soleil et le sourire aux lèvres, et finir ma course en hurlant de joie sans me soucier du regard oblique des passants honnêtes, pour enfin me jeter la tête la première dans une mer chaude, calme, turquoise et ne plus penser à rien…
    La réalité : il pleuvait, y’avait pas un rayon de soleil et vu la taille des vagues je me serais noyé. Et j'avais pas trop envie le premier jour.
    Morale de l’histoire : toujours vérifier la météo avant d’enfiler mon maillot de bain dans l’avion.

    Aujourd’hui, 2 semaines et demi après mon arrivée….je me suis même pas encore baigné.

    J’avais choisi d’arriver le 1er février au Sri Lanka pour pouvoir y être pour la Nawam Perahera du 3 février, une parade annuelle bouddhiste dans les rues de Colombo avec danseurs, musiciens et 50 à 100 éléphants. un programme assez alléchant!
    Arriver 2 jours plus tôt devait me permettre de me remettre de la fatigue du vol et du décalage horaire, tout en ayant le temps de sympathiser avec Rasitha, un Sri Lankais (Cinghalais, tout comme moi) de Colombo, qui m’avait proposé de m’héberger 2 jours chez lui. Et c’est ce qui s’est passé.

    Mais pour être honnête, ma première journée au Sri Lanka n’a pas été une grande réussite : J’étais très fatigué, et j’ai eu du mal à digérer cette solitude soudaine et à me remettre dans le mode « hypersociable » qu’exige le statut de voyageur solitaire. J’avais bêtement peur des autres, je me suis posé beaucoup de questions sur ce que je faisais là, d’autant plus que je ne savais pas vraiment ce qu’il y avait à faire au Sri Lanka, et ce que j’allais donc bien pouvoir y foutre pendant 3 semaines avant que Ludo n’arrive, trois semaines plus tard.
    Au final, une sieste de 4h, une soirée avec d’autres français et quelques bières plus tard, j’étais de nouveau sur les bons rails. C’était pas bien compliqué finalement :)

    Colombo, la capitale

    Et puis le lendemain, je rejoignais Colombo pour rencontrer Rasitha, et à partir de ce moment je ne serai plus jamais seul pendant une semaine! Rasitha est un mec super génial, généreux, le coeur sur la main, posé. A croire que tous les Cingalais se ressemblent. Je suis resté 4 nuits chez lui à Colombo, il n'y a pas grand chose à y faire mais j'ai passé d'excellents moments avec lui et un couple d’allemands, Caroline et Daniel, qui sont arrivés le lendemain et qu'il a également hébergés. On est tous les 4 devenus de très bons copains, ce sont indéniablement mes 3 premières belles rencontres. Et c’est au contact de Rasitha, à force de parler de son pays, son histoire, sa culture, de tester sa gastronomie, que j’ai commencé à m’y intéresser. 

    Enfin non, mon intérêt pour ce pays a même réellement commencé dès mon arrivée à Colombo. Après une première journée au milieu des stupides touristes blancs, je me suis enfin senti parmi les miens lorsque je suis descendu du bus climatisé pour Colombo.
    J’étais là, seul blanc au milieu des Sri Lankais, face au marché et ses ruelles authentiques bondées d’échoppes où se vendaient vêtements et fruits et légumes dans une agitation sereine. Derrière moi, la ferveur des villes sud-asiatiques…de la vie, du mouvement, du bruit, une circulation infernale, mais aussi un mélange extraordinaire de couleurs et les odeurs d’encens légères qui rendent l’atmosphère si particulière. Ici, les gens portent des vêtements très colorés, ce qui tranche avec le noir et le gris de l’hiver français. 
    Je m’y suis tout de suite senti bien, et cette ambiance m’a ramené au bon souvenir de mon précédent voyage.

    Le bus que j’ai pris pour rejoindre Rasitha ne s’est même pas arrêté, j’ai dû y monter en plein vol!

    Avec lui, on est d’abord allés faire connaissance dans le restaurant où il mange tous les jours, un moment très sympathique mais difficile…la nourriture, très proche de ce qu’on peux trouver en Inde, excellente pour 3 fois rien, était épicée pour un Sri Lankais (ou un Indien, leur cuisine a visiblement de nombreux points communs). 
    De plus, comme en Inde, on mange sans couverts et avec la main droite…c’est déjà pas évident, mais encore moins quand on est gaucher!
    Il y a le moment où on approche sa main de son assiette et on se dit « non mais je peux pas mettre ma main dans mon assiette! C’est dégoutant!». On l’approche, on l’éloigne, on l’approche, on l’éloigne, on l’approche, on l’éloigne, on l’ap….et bim, on se jette à l’eau! Ca fait une sensation un peu bizarre…on mange souvent du riz mais on ne le touche jamais! Et une fois qu’on a la main dedans, on ne sait même pas comment l’attraper et le ramener dans sa bouche…!

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    Franchement, pour celles et ceux qui ne l’ont jamais fait, ESSAYEZ (C’est très très important!!!) : la prochaine fois que vous vous faites du riz (non-collant sinon c’est de la triche), avec n’importe quelle sauce, mangez-le sans couvert, avec votre mauvaise main. Vous comprendrez bien mieux par la pratique. Allez je vous aide, on se sert de 4 doigts comme d’une cuillère, et le pouce sert à pousser le riz dans la bouche…maintenant, j’attend vos retours!! :)
    Perso, mon repas s’est résumé à faire retomber la moitié du contenu de ma main dans mon assiette à chaque bouchée, et à faire des pauses toutes les 3 minutes pour faire redescendre l’intensité des épices.

    Le lendemain, j’ai aidé Rasitha à déménager quelques affaires chez ses parents dans la campagne et on a libéré un chat qui y était enfermé depuis 3 jours. Il ressemblait à mon Gustave, mais en 3 fois moins gros! 
    On s’est baladés autour de sa maison, j’ai vu un gros varan plonger dans l’eau, et ensuite il m’a dit qu’il y avait des cobras dans les herbes où on marchait…. 
    « Et sinon, c’est quand qu’on retourne à Colombo? »

    Le soir, c’était la parade avec les éléphants, c’était chouette!! 

    Kandy, la ville bonbon

    Avec les allemands, on est restés 2 jours de plus à Colombo et sommes ensuite partis tous les 3 à Kandy, une autre grande ville de 110 000 habitants dans le centre du pays, bordant un lac et entourée de collines. Une sorte d’Annecy du pauvre en somme, ou de Genève du pauvre puisqu’ils ont repris l’idée du jet d’eau sur le lac, en plus petit évidemment. Je n’ai d’ailleurs jamais compris le principe de reprendre des choses déjà existantes pour en faire des copies de moins bonnes qualité. Prends ça, Julien Doré. 

    Je voulais voir à quoi pouvait ressembler une ville dont le nom signifie bonbon en anglais, mais les maisons étaient construites dans des matériaux tout à fait ordinaires et personne ne s’appelait Ricola, Fraise Tagada ou couille de Mammouth. Malgré tout, on y est restés 3 jours ensemble à trainer, à manger, à discuter, et avons visité un superbe jardin botanique. 

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    Je prend vraiment mon temps dans ce voyage, rien à voir avec le dernier où j’étais sans cesse en train de bouger d’un endroit à l’autre. ça me permet de mieux approfondir, et je pars du principe que si je me plait un endroit, je reste. Je n’ai pas besoin de tout voir, le principal est de me sentir bien où je suis.

    Sigiriya, le rocher du Lion

    Ensuite nos chemins se sont séparés, et je suis assez souvent seul. Ca me pèse légèrement parfois, mais c’est très rare car je discute régulièrement avec d’autres touristes , et j’en profite pour passer bien plus de temps avec les locaux que lors de mon précédent voyage. Dans l’ensemble, je le vis plutôt bien. 

    En fait, le problème de voyager seul au Sri Lanka, c’est que c’est loin de tout (sauf de l’Inde). Les voyageurs y passent difficilement dans le cadre d’un tour du monde ou d’un long voyage, contrairement aux pays d’Asie du Sud-Est que j’ai visités il y a deux ans. De ce fait, je rencontre très peu de backpackers comme moi. La plupart des autres personnes que je rencontre sont des couples (on ne voit que ça quasiment), des familles, et de temps en temps des binômes ou trinômes d’amis. De plus, la plupart sont là pour 12 jours, 3 semaines parfois, et vivent avec un chronomètre dans la tête. 
    On ne vit donc pas du tout le voyage de la même manière : ils font attention au temps et pas du tout à l’argent. Moi je fais attention à l’argent, mais j’ai tout mon temps. Pendant que je paye 3€ pour un trajet de 6h en bus susceptible de prendre du retard (ce qui est assez rare au Sri Lanka), ils vont payer un taxi 30€ prêt à partir et faire le trajet en 3h. 
    C’est complètement compréhensif, on ne part pas 12 jours en vacances pour passer la moitié du temps dans les bus locaux, mais c’est donc plus difficile pour moi de trouver des compagnons de voyage. J’ai tous les jours des discussions avec les autres voyageurs au resto, dans les transports, les attractions, dans la rue,…c’est très sympa, mais ça ne peux guère aller plus loin puisque bien souvent, ils passent la nuit, vont voir/faire un truc et partent pour une autre ville dès le lendemain. 

    Alors que les allemands partaient vers le sud, je suis remonté plus au Nord, au village de  Sigiriya. 
    C’est un village de 1500 habitants donnant sur un très gros rocher, symbole du Sri Lanka, également appelé Sigiriya, ce qui signifie « Rocher du Lion » en Cinghalais. Il a été baptisé ainsi en 1994 suite au décès tragique du roi Mufasa, froidement assassiné par son frère afin d’accéder au pouvoir. 

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    Le village est entouré de clôtures électriques pour se protéger des éléphants sauvages, nombreux dans le coin. La nuit, des gardes se postent dans des cabanes en hauteurs à l’extérieur du village et tirent en l’air pour faire fuir les éléphants qui s’approcheraient trop. La top classe! On se croirait dans the Walking Dead, sauf qu’à la place des zombies, c’est des éléphants.
    C’est un village très touristique, où les étrangers comme moi viennent voir le rocher, qui il est vrai est impressionnant mais hors de prix.
    J’ai énormément aimé ce village, les habitants étaient très ouverts et très chaleureux, la nourriture excellente, et les 3 jours que j’y ait passés resteront l’un de mes meilleurs souvenirs du Sri Lanka. 
    J’ai également apprécié de m’y retrouver seul. Ma période de rodage était terminée, contrairement à mon arrivée j’arrivais à me réjouir d’être seul, j’avais à nouveau envie de tout découvrir, et j’étais à nouveau en mode sociable :)

    Par contre il s’est mis à pleuvoir tous les après-midi et ça a duré 1 semaine. La météo est capricieuse depuis que je suis arrivé. Il fait clair et ensoleillé le matin, mais ça se couvre ensuite et se finit parfois par la pluie.

    La région montagneuse

    J’ai ensuite suivi sur plusieurs jours la voie ferrée vers le village d’Ella, réputée pour être l’une des plus belles du monde (et je confirme, il y a des vues superbes) en faisant 3 escales :

    1- Dalhousie, point de départ pour le sommet de l’Adam’s Peak, la 3e plus haute montagne du Sri Lanka, 2243m. 

    J’y suis monté de nuit pour y admirer le plus beau lever de soleil de ma vie, ainsi qu’un magnifique panorama à 360° :) Une marche de pèlerinage bouddhiste pas évidente de 5500 marches, de hauteurs inégales…c’est comme habiter au 300e étage et que l’ascenseur tombe en panne! 
    Je suis parti à 2h du matin avec 4 autres personnes rencontrées dans le train, on a mis moins de 2h contre les 3-4h annoncées, je suis fin prêt pour mon trek himalayen! Mais du coup, les 2h d’attente en altitude, dans la fraicheur nocturne et trempés de sueur, ont été bien longues….

    Mais ça valait le coup, voyez plutôt :

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    Quel lever de soleil !!! Des couleurs, waouhhhhhh !!! Et le panorama, impressionnant : on aurait dit que les montagnes formaient des dizaines d’iles autour de l’Adam’s Peak, plongées les nuages qui ressemblent à une mer de coton. 

    C’était très fort. C’est ce que je recommande le plus au Sri Lanka, pour l’instant, à condition d’aimer un minimum marcher.

    2- Nurawa Eliya, pendant 4 jours, petite ville à 2000m d’altitude, où j’ai trouvé une guesthouse exceptionnelle : un bon point de chute pour me reposer de mon ascension, écrire mon carnet de voyage, trier mes photos, répondre à la plupart de mes mails en retards,…
    J’y suis aussi allé pour voir le World’s End, un précipice pas mal mais que je n’ai pas trouvé aussi exceptionnel que ce que mon guide de voyage annonçait, mais qui a quand même été l’occasion d’approcher des sortes de cerfs. 

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    Je me suis aussi fait une douleur de fatigue à une cheville en en revenant (pas celle que j’ai cassée il y a deux ans, l’autre), ce qui m’a aussi limité pendant 2 jours.

    3 - Haputale : J'ai ensuite repris le train pour Ella, mais à un moment le train s’est arrêté dans un village coincé entre 2 précipices, alors je suis descendu subitement et j’y ai passé la nuit! Ce village s’appelle Haputale, 1500m d’altitude. Situé sur une crête, avec une vue plongeante de chaque côté. Nice! Le village en lui-même n’a rien d’exceptionnel, mais j’ai pu y voir une cascade de 173m de hauteur le lendemain matin….quand même.

    J’y ai fais du homestay, c’est-à-dire que j’ai logé dans une famille contre rémunération (très douce). Le repas servi le soir était époustouflant, j’avais 8 assiettes et bols devant moi, tout à volonté! Autant vous dire qu’après ça je ne suis pas sorti, je ne pouvais plus bouger :)

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    Le lendemain j’ai enfin terminé la dernière portion ferroviaire jusqu'à Ella, un trajet d’1h30 en 3e classe assez fou : le train est parti 10min en retard car on n’arrivait pas à tous rentrer dedans, et j’ai fais le trajet au niveau de la porte du wagon, accroché à une barre métallique, à me serrer aux gens lorsqu’un tunnel arrivait! Vraiment fun!

    A l’heure où j’écris ces lignes, je suis toujours à Ella. Enfin, je vis à 1km du village dans les hauteurs, avec une vue superbe, chez Ishari, une dame très attentionnée, sympathique et bienveillante. Ca fait maintenant 4 jours que j’y suis et je m’y sens bien :)

    Ishari vit seule avec son fils Vanisha, 16 ans, sa fille Ashini, 10 ans, et leur chatte de 3 mois Mickyyyyy. Le père est parti bosser à Dubaï pour 8 ans….ça fait 2 ans, il n’a pu revenir les voir qu’une fois. Triste. Dur sacrifice pour nourrir sa famille.
    Ils sont super, c’est comme si je faisais partie de la famille. Je mange très bien (même si le poisson séché au réveil a été un peu dur ce matin), on joue au Karam (une sorte de jeu de billes avec des pogs sur un plateau de billard),…Tiens, Isharee vient de m’apporter un jus de fruits fraichement mixé. Trop mignonne….je regrette juste d’y être quand vient l’heure de la douche froide (brrr!!!), et quand je dois remonter du village la nuit au milieu des chiens errants, particulièrement agressifs la nuit. Je l’ai fait une fois, je ne me suis vraiment pas senti en sécurité, donc maintenant je prend un tuk-tuk.

    Hier je suis monté en haut d’une montagne, et avant-hier j’ai passé la journée en scooter à visiter les environs : cascades, temple, plantations et fabrique de thé, et une autre montagne.

    Anecdotes bonus

    • A Sigiriya, je passais dans la rue principale du village et un vieux m’a demandé de venir voir sa boutique de tentures et vêtements. Ok. Une conversation s’instaure et devient rapidement très…bizarre.
      « Where are you from? »
      « I’m from France »
      « You’re alone? »
      « Yes I travel alone »
      « You don’t have a girlfriend? »
      « No »
      « You prefer boys? »
      « Euhhhhh…no»
      S’ensuit un monologue pas toujours compréhensible où il me mime entre autres deux jambes avec deux doigts, et enfonce un autre doigts entre les 2 « jambes », me montre avec son bras la taille du sexe des Sri Lankais en me disant qu’ils sont « gros mais courts »,…puis il me demande la taille du mien, je lui répond qu’on ne se connait pas et que j’aimerais pouvoir regarder son travail. Il  me répond « ok » et me laisse tranquille…mais moins d’une minute plus tard il revient et me refait un mime (je vous laisse imaginer lequel) en me demandant d’un air pressant et passionné « combien de relations sexuelles t’as déjà eu? ». Là je lui ai dit « maintenant ça suffit » et je suis parti. Sacré pervers.
    • Mon troisième jour a été étrange : Je me lève à 9h, je vais dans un reste indien pour déjeuner mais le serveur veut absolument me faire manger un vrai repas, je me dis qu’il veut profiter de mon  argent et fait la forte tête « non, je veux juste un petit déjeuner! ». Ensuite je croise Rasitha et les 2 allemands, ils allaient manger…ok, je les accompagne. Ils mangent, on discute assez longtemps, et quand on ressort la nuit commence à tomber. Là, je suis perdu! Pourquoi il commence déjà à faire nuit? Il est 13h! Et là je comprends…j’avais oublié de changer l’heure de mon portable. J’ai bien dû me faire haïr pour avoir réclamé un petit déjeuner à 14h30 :)
    • avec les allemands, on a trouvé un T-shirt blanc avec un gros drapeau nazi dessus. J’ai voulu l’offrir à Daniel, qui cherchait justement un T-shirt, mais il a refusé et n’a même pas voulu l’essayer. 
    • je me suis amusé à suivre et à observer un chinois pendant ma visite du rocher de Sigiriya, et c’est vraiment impressionnant : il prenait TOUT en photo, mais ne regardait RIEN! J’espère qu’il regardera ses photos en rentrant pour savoir ce qu’il a visité.
      Je n’ai rien contre les chinois en soi, mais en voyage ils ont le don de m’énerver. Ce sont les pires touristes : ils parlent fort, se comportent comme s’ils étaient tous seuls, te prennent en photo en gros plan sans te demander ton avis, et sont irrespectueux d’une manière générale. Ils sont très nombreux au Sri Lanka car apparemment un lien économique se crée entre leurs 2 pays, et vraiment il faut les voir, c’est un vrai spectacle. Ils prennent tout et n’importe quoi en photo avec leur énorme appareil, font des selfies sans arrêt,…bon ça, après tout, c’est leur problème. Vous verrez mes photos, j’ai une jolie photo de « selfie chinois ». Comme ils me prenaient en photo à Sigiriya, j’ai décidé de faire pareil.

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    • un lycéen Sri Lankais m’a frappé sans raison dans la rue, en passant. Je le croisais, il était avec ses copains, et en passant il m’a planté 2 ou 3 doigts sous le thorax et a continué à marcher. Je me suis retourné, surpris, je l’ai vu rigolé avec ses copains, et la colère est monté. Je lui ai crié « Hey! », lui ai couru après, l’ai chopé et l’ai gentiment recadré contre le mur…il avait pas l’air méchant, juste un petit con sous l’effet de groupe qui s’est rapidement excusé. Je l’ai relâché sans faire durer les choses, car c’était une rue passante et je ne voulais pas avoir de problèmes. Mais bon, ça reste vraiment un cas isolé, car en dehors de ça les Sri Lankais sont des gens absolument charmants.

    Voilà, c’est à peu près tout pour le moment. J’ai encore écris un gros pavé!

    Les photos vont suivre bientôt! Gros bisous à toutes et tous!

  • Présentation du Sri Lanka

    L’Ile de Ceylan, ou Sri Lanka, c’est ça :

    Carte detaillee sri lanka

    Au sud, des plages paradisiaques, calmes ou festives (au choix), avec des possibilités de faire du surf, de la plongée, se détendre ou pleins d’autres choses. 
    Sur les côtes Est et Ouest, encore des plages, et lors de périodes où il pleut d’un côté, il fait beau de l’autre. On peut donc visiter le Sri Lanka toute l’année, même si la période de janvier à mars reste la meilleure.
    Au centre, de très jolies montagnes et des plantations de thé d’un superbe vert lorsqu’elles sont ensoleillées.
    Un peu plus au Nord, un triangle culturel avec des temples et le rocher de Sigiriya.
    Et tout au Nord, une zone pour les baroudeurs, où l’accès est autorisé depuis peu.

    C’est un pays qui n’a surement rien à envier à la Thaïlande d’un point de vue décor, et qui présente même l’avantage d’avoir les mêmes choses sur des distances plus courtes. Il est donc plus rapide de se déplacer d’un endroit à un autre. 

    Les Sri Lankais

    Les Sri Lankais sont ma plus belle surprise ici!
    Ils sont géniaux. Très accueillants, chaleureux, très généreux, toujours prêts à rendre service. J’en oublie probablement. On peux demander son chemin à n’importe qui, s’il parle un peu anglais il se fera un plaisir de nous aider.
    Bref, un peuple super, à découvrir! En espérant que le tourisme ne les pervertisse pas trop!

    Ce qui est intéréssant également, c’est qu’il s’agit d’un mélange d’ethnies et de religions :

    - Les cinghalais, majoritaires dans le pays, sont culturellement bouddhistes. On les retrouve un peu partout, mais surtout sur les côtes Ouest (dont la capitale Colombo) et Sud (les plages paradisiaques).
    - Les tamouls sont pour la plupart hindous. On les retrouve principalement dans le Nord et l’Est, zones moins touristiques et plus rurales.
    - Les musulmans, qui sont en grande partie musulmans. Ils représentent 10% des habitants.
    - Les burghers, peu nombreux, descendants eurasiens des anciens coloniaux européens (Portugais, Hollandais et britanniques). Ca donne des Sri lankais avec des noms comme Da Silva, Perreira,…Les burghers se trouvent dans les fast-food et les rayons surgelés (oui elle était facile celle-là).

    Ca donne un gros mélange de style! Dans les grandes villes comme Colombo et Kandy, on croise de tout : des femmes en Sari avec leur truc sur le front (qu’elles sont belles!), d’autres de style oriental, simple, avec le voile ou carrément en burka, des monks bouddhistes, des hommes en Sarong, etc…c’est très intéressant et on peut se balader des heures dans la rue à observer les gens.

    Colonie

    Le Sri Lanka est une ancienne colonie britannique, portugaise et hollandaise. On retrouve d’ailleurs pas mal de bâtiments, de cabines téléphoniques ou de boîtes aux lettres de style britannique dans certains villes, et nombreuses sont celles qui ont leur tour de l’horloge comme point de repère.

    La guerre

    Allez un peu d’histoire…ça va être rapide et ça parle de guerre !
    Après l’indépendance, des tensions se sont peu à peu créées entre cinghalais et tamouls, dans la quête du pouvoir.
    Ca a fini par donner une guerre civile longue de 26 ans, qui aurait fait près de 100 000 morts, et s’est terminée récemment en 2009 dans un bain de sang.
    Suite à des décisions gouvernementales pro-cinghalaises faisant de la langue cingalaise l’unique langue du pays, enlevant le droit de vote aux tamouls et musulmans ou favorisant l’accès des Cinghalais aux universités, une résistance s’est organisée dans la jeunesse tamoule.
    En 1983, une de leurs embuscades a tué 13 soldats cinghalais. En représailles, une émeute appelée le « Juillet Noir » s’est déclenchée à Colombo, lors de laquelle 400 et 3000 tamouls ont été tabassés ou tués par des Cinghalais criant vengeance, leurs maisons pillées ou rasées. Les autres tamouls ont dû émigrer ou sont allés se réfugier dans les régions du Nord et de l’Est où ils étaient majoritaires. La guerre avait vraiment commencé, et le pays était désormais coupé en deux.
    Pendant les années de conflits qui ont suivis, des atrocités ont eu lieu des deux côtés, les tamouls étant notamment auteurs d’attentats à Colombo, alors que l’armée cinghalaise aurait perpétré des actes de torture et serait à l’origine de nombreuses disparitions inexpliquées. Bref, la guerre.
    Enfin, en 2009, l’armée cinghalaise a mis toute la gomme et a fini par remporter la victoire de manière très brutale à l’extrême nord du pays, où les derniers résistants avaient été contraints de se concentrer.

    Maintenant, le pays est à nouveau en paix, et le pays peut mieux progresser, par exemple sur le plan touristique.

    Le Sri Lanka aujourd’hui : développement et tourisme

    Pendant cette guerre, les cinghalais ont tout de même pu développer le Sri Lanka en s’appuyant sur ce qu’avaient déjà apporté leurs anciens colons. Il est désormais plus « Malaisie/Thaïlande/Vietnam » que « Laos/Cambodge ». 

    Mais le point sur lequel le pays n’a pas pu se développer suffisamment pendant la guerre, c’est le tourisme. Et alors là, ils se lâchent! Le gouvernement voudrait profiter de sa position géographique, plus proche de l’Europe que la Thaïlande, pour leur prendre une partie de leurs touristes.
    De nombreux établissements se créent donc et beaucoup s’agrandissent. A discuter avec eux, tous les propriétaires de guesthouse ont le projet de construire de nouvelles chambres l’année suivante, puis d’autres l’année d’après. Ils essaient toujours de se faire connaitre, insistent pour qu’on leur fasse de la publicité sur internet ou auprès des personnes qu’on rencontre. Il veulent se faire leur place dans le nouveau tourisme en somme, c’est un nouveau filon d’or pour eux.

    Y voyager

    Maintenant, il est très facile d’y voyager.
    Le réseau routier et ferroviaire est bon, les horaires à peu près respectées et les routes de qualité.
    Les guesthouses et hôtels sont nombreux, de même que les restaurants.
    Il y a du wifi quasiment partout, et de bonne qualité dans les grandes villes, et même la 3G.
    Par contre, il y a peu de scooters à louer mais c’est pas plus mal pour moi!

    En 5 ans de paix, le nombre de touristes annuel a augmenté de 60% et les prix ont suivi sur tout ce qui les vise directement : restaurants, les entrées des lieux touristiques, les hotels et guesthouses,…et c’est parfois carrément exagéré. Pour toutes ces choses, c’est déjà un peu plus cher qu’en Asie du Sud Est.
    A nuancer pour les restaurants néanmoins, car suivant les endroits si on cherche bien on peut trouver pour vraiment pas cher.
    Je suis tombé sur un Lonely Planet de 2001, les prix ont déjà doublé voire triplé…mais il faut relativiser, pour nous c’est encore très bon marché, hormis l’entrée à certaines visites qui peuvent coûter 30 voire 50$.

    Cependant, pour tout ce qui est commun aux Sri Lankais, ça ne coûte presque rien. Les bus et trains ne coûtent presque rien tant qu’on ne voyage pas en 1e classe (allez peut-être 0,50€ l’heure de trajet), et le crédit téléphone encore mois (1€ = 450 messages).

    Hébergement

    Du fait du tourisme croissant, j’ai un problème que je n’avais jamais rencontré avant : le besoin de réserver les guesthouses à l’avance. Une grande partie des guesthouses sont déjà « full » quand j’arrive dans certains endroits, et les meilleures sont souvent réservées pour les 3-4 jours suivants. 2 fois j’ai failli devoir dormir dans une sorte de placard sans fenêtre, sans salle de bain, sans rien, juste un lit. Là pour le coup, c’était pas cher!
    Il y a beaucoup de homestay ici, c’est à dire une famille qui loue une ou plusieurs chambres.

    Tourisme irresponsable

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    L’un des autres points négatifs de ce tourisme de masse soudain, c’est le non-respect de la faune:

    A Sigiriya, village de 1500 habitants, 4-5 éléphants font des aller-retour toute la journée sur la route principale, les défenses coupées et les pieds enchainés avec plusieurs personnes sur le dos, j’en ai vu jusqu’à 5. Sachant qu’un éléphant a un dos très fragile et ne devrait pas porter plus d’une personne à la fois, et qu’il est sensé manger pendant 18-20h par jour. En dehors de ça, les éléphants sont enchainés à un arbre, et on leur met un tas de branchages et de fruits pour qu’ils mangent. Ces éléphants ont l’air tristes et les touristes sont trop cons pour le voir, aveuglés par leur excitation de pouvoir enfin monter sur le dos d’un éléphant. Comme si c’était pas suffisant de les admirer, de les laisser s’approcher, et de les caresser. Est-ce qu’ils font la même chose avec tous les animaux qu’ils trouvent sympathiques, sont-ils excités à l’idée de monter sur tous les chiens et chats mignons qu’ils rencontrent?

    C’est la même chose avec les baleines : à Mirissa, au Sud, c’est le truc en vogue, partir en bateau aller voir les baleines bleues car on s’est rendu compte il y a peu de temps que certaines vivaient près des côtes Sri Lankaises toute l’année, un fait très rare. Du coup, plusieurs fois par jour, une horde de bateaux déboulent sur le lieu de vie, dans l’attente de voir un jet d’eau ou une queue sortir de l’eau. Et là, tous les bateaux se ruent à cet endroit. La baleine, ennuyée, est contrainte d’aller plus loin, dès qu’elle se manifeste à nouveau c’est le même cirque. Toute la journée, et tous les jours comme ça. Et quasiment tous les touristes avec lesquels j’ai discuté l’ont fait ou vont le faire.

    Enfin, il font des safaris dans les parcs nationaux, pour les touristes désireux de voir des éléphants, des léopards, ou encore des chacals, dans leur lieu de vie naturel. A ce que j’ai entendu, en période haute, c’est une queue de 50 à 100 jeeps qui se succèdent pour voir un léopard à 50m pour 50$ la demi-journée. Je continue à me renseigner, mais il semblerait que plus un parc national n’échappe à cette règle.

    Mais qui est le plus responsable dans l’histoire, les locaux qui proposent ces attractions superficielles ou les touristes qui acceptent d’y participer?