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Nepal

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    Bonjour à toutes et tous!

    J'ai été très très occupé durant ces 6 semaines au Népal puis les 2 semaines qui ont suivi en Indonésie, que j’ai passé avec Clotilde. Je publie donc avec un peu de retard mon article sur le Nepal, qui a subi il y a quelques jours un terrible tremblement de terre dont je parle dans un autre article.

    IMPRESSION GENERALE DU NEPAL

    Mon impression générale de ce pays : magnifique et déroutant. C'est le pays le moins développé et le plus différent de la France que j'ai visité jusqu’aujourd'hui. Le départ a été douloureux...

    Car oui, une partie de moi est restée dans ce pays. Et je ne parle ni de mon système digestif, des kilos que j'ai perdus ou des larmes que j’ai versées lorsque avion a décollé face à la chaine de l’Himalaya et lorsque j’ai lu le mot qu’on m’a écrit pour mon départ. J'ai eu une réelle connexion avec ce pays qui m'a donné ce que je recherche en voyage : un dépaysement complet (je venais pourtant déjà du Sri Lanka), de superbes rencontres avec les népalais et les autres volontaires avec lesquels j’ai travaillé, des paysages magnifiques, de l'émerveillement quotidien, la découverte approfondie d'une culture très diversifiée et radicalement différente de la nôtre, en bref : un bonheur permanent, et de nombreux moments forts.

    Une chose supplémentaire a créé ce lien fort entre ce pays et moi : je n'ai pas voyagé au Népal, j'y ai VECU. J’ai établi mon “camp de base” dans le quartier bouddhiste de Kathmandu, la capitale, et j’ai rayonné autour pendant ces 6 semaines. Je n’y ai pas beaucoup croisé de blancs, seulement en allant dans les zones touristiques. Hormis 2 autres volontaires et pendant mon trek, je n'ai fréquenté que des népalais. J’y ai mon petit supermarché, mon vendeur de donnuts népalais, ma vendeuse de fruits,... Je n'avais jamais autant appris à parler des langues locales (népalais, tamang et tibétain) et à comprendre la culture et le mode de vie de ceux qui la parlent. 

    J'ai commencé par 2 semaines dans un centre d'accueil pour enfants handicapés mentaux, où je suis ensuite resté sans travailler et moyennant une douce rémunération. Les week-end et la 3e semaine, j’ai bougé dans différentes petites villes autour de Katmandu, en bus ou en scooter, et j'ai passé 5 jours la 4e semaine dans le village d'enfance du directeur du centre d'accueil à 100-150kms. Je suis ensuite retourné au centre pour me remettre d'une vilaine intoxication alimentaire, avant d'aller à 100 kms au Nord de Kathmandu pour faire un trek de 8 jours avant de quitter le pays.

    KATHMANDU 

    Pour ceux qui sont passés par Kathmandu, ça peut paraître très bizarre d’y rester si longtemps sans aller dans un parc national voir des tigres, éléphants ou rhinocéros, ou à Pokhara, lieu privilégié pour les activités sportives comme le trek, le rafting ou le parapente. 

    Capitale complètement anarchique avec des routes défoncées, sans noms ni numéros de rue, sans système régulier de poste et avec une circulation dense, du bruit et une forte pollution, seuls ceux qui viennent d’Inde trouvent cette ville reposante. Avec en plus 11h de coupure d’électricité par jour selon un planning établi quartier par quartier, on a du mal à se croire dans une capitale, hormis par sa forte population. Certains disent que c'est un village de 1,5 millions d’habitants (4 Millions avec sa vallée de 15 km de circonférence). Ca donne pas envie, hein? 

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    Rue de Kathmandu (bon, heureusement elles sont pas toutes comme ça) - Photo prise par Martha

    Ben si, car à côté de ça, il y a d'abord de superbes choses à voir avec de nombreux sites de la ville sont classés au patrimoine de l’Unesco. La place Durbar Square qui a un cachet énorme, de grands temples incontournables, de plus petits dans chaque recoin, et une vieille ville pleine de caractère. Il s’y passe aussi toujours quelque chose et où marcher dans la rue est un spectacle en soi. Même après 6 semaines dans et autour cette ville, je ne pouvais pas marcher 15 minutes dans la rue sans vivre ou voir une nouvelle situation insolite. C’est le paradis des curieux. De plus, les gens y sont beaux, colorés et extrêmement sympathiques. Et on s’y sent en parfaite sécurité. 

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    Durbar Square, Patan, Kathmandu Valley

    Pour ma part, mon quartier est un peu à l’écart de la ville et les mauvais côtés de la ville comme le bruit et la pollution y sont restés tolérables. J’aime cette ville. Y vivre serait difficile mais elle a la capacité d’éveiller tous vos sens, c’est un peu tous les jours l’aventure pour s’y déplacer mais une fois qu’on comprend un peu comment elle fonctionne ça devient beaucoup plus facile.

    Alors pour revenir aux parcs nationaux et à Pokhara, j’ai tellement profité que je n’ai aucun regret, et je sais aussi que je reviendrai au Népal…j’aurai donc l’occasion de voir et faire toutes ces choses-là à ce moment-là :) 

    VOLONTARIAT

    J’ai commencé ma mission de volontariat le lendemain de mon arrivée : une népalaise de l'organisation vient me chercher en taxi (mais sans noms et numéros de rue ça a été un peu compliqué, forcément!).

    Ma mission, pendant 2 semaines du lundi au vendredi, a été de m'occuper d'une douzaine d'enfants handicapés mentaux de 9h à 16h dans un centre d'accueil du quartier bouddhiste de Kathmandu. Tous autistes, sauf une trisomique, l'un d’eux est également sourd-muet. Ils ont 4h de "cours" par jour avec 2 professeurs et 30 minutes de physiothérapie, pendant lesquelles ils apprennent les actes de la vie quotidienne : se laver, lasser ses chaussures, laver le sol, balayer, etc...La problématique ici est que rien n'est adapté pour les handicapés, complètement délaissés par la société. Aucun travail ni revenu ne leur est permis, même les plus “bas métiers" et seules leurs familles peuvent leur donner les moyens de subsister...lorsqu’ils en ont une qui est prête ou capable de les faire vivre, car certaines sont très pauvres. Sinon, ils devront se débrouiller seuls. Ils resteront principalement à la maison, à survivre tant qu'ils le peuvent, la priorité est donc de les rendre autonomes au maximum, et de leur donner le maximum de bonheur quotidien. En dehors des cours, on joue avec eux au foot, au badminton, etc…

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    Enfants et collègues du Day care center

    Pour être honnête, je n'ai pas été particulièrement passionné par cette mission, mais ça vient surtout de moi. J'avais pris contact avec l'association pour faire des camps médicaux dans des villages de montagnes, mais ils n'en faisaient pas à cette période et je me suis donc rabattu sur ce centre d'accueil. Mais ça n'a rien à voir avec mes compétences. De plus, certains enfants étant difficilement gérables et ne pouvant pas rester concentrés plus de 10 min, j'ai eu l'impression de faire la police sans arrêt. Je suis capable de gérer 15 patients en même temps en Europe mais j'étais complètement dépassé par un enfant de 8 ans ici, ça a été parfois désagréable. Et la barrière de la langue n'aide pas...maintenant je sais dire "non!", "assez!" et "arrête!" en népalais, ce qui finalement ne servait pas tellement avec les enfants mais sert pas mal avec les marchands casse-couilles dans la rue.

    Ca c'est pour les points négatifs. J'ai quand même apprécié de nombreux moments avec eux, et j'étais avec d'autres volontaires avec lesquelles j'ai très bien sympathisé : Martha, pour faire simple suédo-norvégo-française de 22 ans vivant à Londres, que j’espère beaucoup revoir en France, et Marie-Christine ("Maiwrie"), allemande de 19 ans, qui me rejoins en Indonésie lorsque Clotilde rentrera en France. Et j’ai aussi eu un très bon contact avec les profs, le directeur de l'ONG, son frere et le cuistot, tous népalais.

    A coté du volontariat, le temps libre a été riche en temps forts…ce genre de moments où on se sent tout chaud à l'intérieur de la poitrine…

    - La visite du temple Boudanath, un symbole du Népal à 10 minutes du centre d’accueil : grand temple avec des yeux, au milieu d'une place à l’atmosphère indescriptible dans laquelle je suis passé presque tous les jours, avec toujours les mêmes frissons en y pénétrant. Une odeur d'encens, un son de prière, des couleurs particulières, et tout le monde qui tourne dans le même sens. 

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    Stupa de Bodhanat, Kathmandu

    - une soirée feu-de-camp-guitare avec 4 népalais au grand sourire permanent.

    - une virée d'un week-end à Dhulikhel avec Marie, petite ville dans la vallée de Kathmandu et réputée pour son point de vue sur l'Himalaya. On a dormi dans une guesthouse tenue par un acteur de cinéma népalais (parait-il), mais le lendemain c'était couvert, on ne voyait rien, et puis...à un moment, entre 2 couches de nuages : la chaine de l'Himalaya! Le temps s'est découvert petit à petit et la chaine s'est montrée progressivement. On avait beau être loin, la hauteur des montagnes et surtout la longueur de cette chaine, dont on ne voyait ni le début ni la fin, était époustouflante. 

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    Ma première vision sur la chaine de l'Himalaya, au milieu des nuages


    - Et enfin, le Holi festival :) Le festival des couleurs, célébré en Inde et au Népal, que je voulais faire un jour dans ma vie et qui tombait 3 jours après mon arrivée. J'ai beaucoup de chance pour le moment dans mon voyage, j'ai une bonne étoile qui veille sur moi depuis le début. 
    Dans la bonne humeur, tout le monde se met de la poudre de toutes les couleurs sur le visage en se souhaitant "Happy Holiiiiiiii!". Après une grande bataille d'eau avec des enfants, on est allé au centre-ville avec les 2 volontaires, à Durbar Square, le gars qui m'a mis en relation avec le centre d'accueil, et le volontaire que je remplaçait. Il n'a pas pu rentré en Espagne car 2 jours après mon arrivée, le train d'aterrissage d'un avion arrivant à Kathmandu n'est pas sorti et l'avion s'est ramassé. Aucun mort, mais comme il n'y a qu'une seule piste d'aterrissage, tout l'aéroport à été bloqué pendant plusieurs jours le temps de dégager l'avion. C'est ça aussi le Népal…

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    Rescapé du Holi festival

    3EME SEMAINE : VIREES AUTOUR DE KATHMANDU

    Martha est partie pour un projet de peinture d’école, remplacée par Riky, hollandaise de 62 ans et qui vient pour la 3e fois aider ici. Elle a déjà rapporté 3000€ au centre d’accueil en récoltant des fonds auprès de ses proches, ce qui a permis d’acheter le minibus de ramassage scolaire. Sans bus, il était trop difficile aux parents d’amener leurs enfants tous les jours.

    J’ai fais 2 virée en scooter avec Marie, l’une à Nagarkot (célèbre aussi pour son point de vue sur l’Himalaya, décidément) et l’autre à Bakhtapur, superbe petite ville périphérique de Kathmandu où l’on se croirait encore au moyen-âge par endroits. 15€ l’accès à la ville, mais les gardiens couraient moins vite que le scoot, et on a fini par trouver une ruelle discrète pour pouvoir entrer et sortir à notre guise, et laisser les gardiens souffler un peu.

    4EME SEMAINE : VILLAGE DE PEMA

    On a décidé d’aller passer 4 jours dans le village de Pema, le directeur du centre, pour découvrir la vie d’un village népalais. On est partis avec son petit frère, qui a grandit aussi dans le village et qui nous a servi de guide et traducteur. Leur cousin nous a accueilli chez lui. C’est village très reculé, à 100-150 kms de Kathmandu, qu’on a rejoins en van plutôt qu’en bus. Pema nous a dis “la route est très mauvaise, en bus local c’est très inconfortable”. Moi je me disais “t’inquiètes, des routes pourries j’en ai déjà vu!”. Et payer 65€ de van alors que le bus devait en couter 10, ça me dérangeait un peu, mais j’ai rien dit car pour Riky et ses 62 ans, le bus local risquait d’être compliqué. 

    Et puis j’ai compris : les 6 premières heures étaient correctes, mais alors les 2 dernières…des routes pourries j’en avait déjà faites, mais là...il n’y avait pas de route! Ca ressemblait plutôt à un chemin de trek, et je ne vois pas comment un bus peut monter ça! Accroché au siège avant et tentant de ne pas cogner ma tête dans la vitre de la portière ou dans le plafond, je remerciais dans ma tête Pema de m’avoir fait cracher ces 65€. 

    Le village c'était : 300 maisons éparpillées à flanc de vallée, essentiellement occupées par des fermiers ayant des champs en terrasse. Une petite épicerie avec le très très strict minimum. L’électricité seulement depuis 2 ans. Pas de wifi, évidemment. La cuisine au feu de bois. Les repas par terre. Une alimentation à base de thé et de Dal-bat (riz-lentilles), et de la viande le samedi et les jours fériés. Chaque famille à un buffle ou plusieurs buffles pour le travail dans les champs, les femelles pour le lait et les mâles pour la viande. Des poulets et des chèvres partout. L’eau qui vient d’un tuyau qui vient d’une source en amont des montagnes. Une école complètement délabrée. Pas trop de bêtes sauvages. 

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    Plantations de riz à côté du village

    J’y ai pris conscience de l’ampleur du travail social de Pema et sa famille, ils ont un coeur tellement gros que c’en est incroyable : en plus du centre d’accueil pour enfants handicapés à Kathmandu, il a ouvert une école dans son village avec enseignement en anglais que supervise son cousin, et participe aussi à former les jeunes filles à la couture pour les rendre plus autonomes. Son père, moine bouddhiste, est également en train de faire construire un nouveau monastère pour le village et de récolter des fonds. Son frère et sa soeur travaillent aussi au centre d’accueil de Kathmandu. Bref, une famille très sociale qui tente de faire évoluer leur pays et de donner une chance aux autres de s’en sortir, à la place du gouvernement englué dans des conflits internes. Sans faire un appel, si un jour vous voulez faire un don utile à une association digne de confiance, il n’y a pas à chercher plus loin.

    Le second jour dans le village, on a été invités à un mariage. La tradition veut que le village du futur-marié se déplace dans le village de la future-mariée pour se présenter, et passer la journée ensemble. Les invités ramènent l’alcool local de maïs, le Raksi, et les hôtes s’occupent du repas (des fois valait mieux fermer les yeux). Dans l’après-midi, ils repartent, le marié reste dans la famille de sa femme jusqu’au lendemain, continue à faire la connaissance de tout le village de sa femme, puis la ramène définitivement dans son village. 

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    C'est la fêêêête au villaaaaageuh!

    J’ai dû danser sur de la musique Tamang (la caste à laquelle appartiennent les 2 villages) devant tout le monde, un dur moment lors duquel j’ai regretté de ne pas avoir assez abusé du Raksi…

    Le lendemain soir, entre la douche et le repas, j’ai commencé à me sentir faible et nauséeux. Je n’ai rien dit pendant le repas par politesse, je n’ai presque rien pu avaler, puis…j’ai vomi. 1 fois, 2 fois, et au final pas loin de 10 sur toute la nuit, d’une seconde à l'autre. Fièvre à 38,4° au départ (ouais, j’avais un thermomètre), vertiges, chauds et froids comme j’en avais jamais eu, je me suis retrouvé misérable devant une famille inquiète et les autres volontaires qui ne savaient pas quoi faire. Il fallait juste attendre que ça passe, mais quand on est au milieu de nulle part et qu’une ambulance mettrait au moins 12h à faire l’aller-retour de Kathmandu si jamais je sais pas, il y avait une complication quelconque, ça fait quand même un peu réfléchir sur le moment. II a été décidé qu’on rentrerait si je n’allais pas mieux le lendemain matin. La nuit a été dure, mais le lendemain le pire était passé. Je suis quand même resté extrêmement fatigué et ça m’a gâché la fin du séjour. Rentré à Kathmandu, je me suis soigné à base de compléments d’électrolytes et j’ai finalement mis 5 jours à m’en remettre, à manger normalement et arrêter de faire des siestes. La cause? J’ai mangé exactement la même chose que les autres, et c'est survenu bien trop tard après le précédent repas. Non, la seule cause possible, c’est que je me suis lavé les cheveux, un peu d’eau a ruisselé dans la bouche et je l’ai avalée par réflexe. Une mini-gorgée a suffit à me rendre malade à ce point. Et eux ils en boivent au moins 1L par jour ces tarés.

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    Notre famille d'accueil et nous, avec nos écharpes de "au revoir" et les rhododendrons, symboles du Nepal

    TREK DE LANGTANG

    Remis sur pied, jje suis allé me ruiner en matériel de trek pour aller faire le trek de Langtang. Avec Marie, encore une fois, qui a voulu se joindre à moi. Très facile à vivre, discrète, trèèèès organisée (très allemande en fait ;) ), c’est une bonne compagne de voyage. 

    Le trajet en bus était annoncé catastrophique au point que certains louaient une jeep pour le trajet retour. Après le trajet en van vers le village, je le jugerais simplement “mauvais". 8-9h pour faire 100kms, je vous laisse imaginer l’état de la route, à flanc de précipice sur une bonne portion. Le problème est que le bus est surchargé, donc on fini à 3 sur chaque banquette de 2 sièges, la rangée centrale est saturée et les jeunes hommes dont le trajet sur le toit, voire les pieds sur les rebords de fenêtre et les mains accrochées aux barres de toit. Les gens montent aussi avec des chèvres et des poules. Comme il n’y a pas d’arrêt de bus, les gens montent et descendent n’importe où, ce qui explique le temps de trajet. Et ce qui est marrant au début et chiant à la fin, c’est que tout le monde en excès descend avant les check-point militaires, passe à pied devant, et remonte dans le bus après. 

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    Bus local népalais, direction Langtang

    Le trek du Langtang fait partie des plus célèbres avec le tour des Anapurnas et le camp de base de l’Everest, qui étaient trop longs pour le temps qu’il me restait et peut-être trop difficiles pour Marie qui n’avait aucune expérience en trek. Je l’ai trouvé vraiment facile par rapport au GR20. La facilité, c’est qu’on trouve à manger partout et de tout (j’ai trouvé de la TARTIFLETTE AU FROMAGE DE YAK!!!!!!!!), on dort dans des lits et dans des maisons en bois, et on trouve même de l’eau chaude. Les seules difficultés ayant été le manque d’oxygène après 3000m, le froid, et mon sac qui était un peu trop lourd (et un sac un peu trop lourd, c’est un sac bien trop lourd) étant donné que Marie n’avait qu’un 32L et moi un 60+10, j’ai dû porter mes affaires, les affaires communes et un peu des siennes. Mais bon, ça montait doucement alors ça s’est fait. On est partis de 1400m pour arriver au dernier village à 3800m. Ce dernier village, Kianji Gampa, est absolument magnifique. Entouré de montagnes enneigées atteignant jusqu’à 6800m je crois, c’est l’un des plus beaux endroits que j’ai vu au monde. 

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    A 4600 mètres d'alitude !

    Le premier jour il a neigé, il y avait 10-15cm de neige par terre. Et qu’est-ce qu’il faisait froid…-5°C d’après les népalais, en tous cas “moins quelque chose" puisque les flaques d’eau gelaient, on n’avait de l’eau qu’en journée car l’eau des tuyaux gelait, et nos crèmes gelaient aussi. Notre respiration fumait même à 10h du mat, et les maisons étant faites de planche de bois, le vent et même des flocons de neige rentraient dans la chambre. Heureusement, il y avait un poële dans la salle commune pour se réchauffer le soir, et les proprios nous ont filé 4 couvertures pour la nuit, ce qui suffisait à condition d’être très habillés pour dormir. Masos, on y est restés 2 jours, l’un pour monter au Kianji Ri à 4773m (finalement un peu moins car on s’est trompés de sommet…………mais PAYSAGES GRANDIOSES), et l’autre pour continuer dans la vallée, avant de redescendre en 2 jours.

    A notre arrivée en bas, on nous dit qu’il y a 3 jours de grève de bus et qu’on peut pas rentrer à Kathmandu. Finalement, la grève a cessé, et on a pu prendre un bus le lendemain matin, dans les mêmes conditions qu’à l’aller…avec en plus, une crevaison, puis un accident avec un autre bus, le notre n’ayant pas réussi à freiner assez vite en descente. Seulement 2 phares cassés et de la taule pliée, conclue en rigolade entre les 2 chauffeurs. Je pense que ça veut dire qu’ils avaient une assurance.

    La veille de mon vol pour l'Indonésie, pour fêter mon départ je pense, il y avait une grosse fête au centre de Kathmandu, avec musique partout, DJ, et une foule de jeunes qui buvaient et dansaient. Ca m’a vraiment fait plaisir qu’ils organisent ça pour moi! C’était aussi le nouvel an 2072 du calendrier népalais, ça tombait bien comme ça ils ont aussi pu le fêter en même temps.

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    Happy New Year 2072 !

    J’espère que ça vous aura plu et fais un peu voyager. Grosses bises à toutes et tous!

  • Nepal - PHOTOS

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  • Séisme du 25 avril 2015

    Le tremblement de terre de magnitude 7.9 qu'a subi le Népal est un désastre pour le pays entier et les dégâts sont considérables. Vous avez la télé, et même sûrement vu plus d’images que moi. A ce jour on dénombre plus de 5000 morts au Nepal, il pourrait y en avoir plus de 10 000, il y en a aussi au Nord de l’Inde et au Bangladesh. Les communications vers les villages étant coupées, il est difficile d’estimer les décès et les dégats qu’il peut y avoir à travers le pays. Les corps de 18 alpinistes étrangers et guides sherpas ont été retrouvés au camp de base de l’Everest qui a subi plusieurs avalanches. Il y a eu 24 répliques lors des 6h qui ont suivi le séisme de départ, près de 50 au total. La merveilleuse place Durbar Square, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, est presque complètement détruite, de même que la tour Dharhara. 

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    Tour Dharhara en arrière-plan, 12 jours avant son effondrement

    C’est très étrange de savoir que des places que j’ai visitées ont été détruites, que les lieux où j’ai vécu, les gens que j’ai côtoyés pendant 6 semaines ont vécu une telle catastrophe. Ca n’a pas été évident de rester sans nouvelles pendant plusieurs jours des amis que je me suis fais là-bas et dont je parle dans la suite de l’article, mais c'est rien comparé à ce qu'ils vivent là-bas. J’ai des nouvelles  petit à petit, ils sont tous sains et saufs, il ne me reste plus qu’à savoir ce qu’il en est de la douzaine d’enfants dont je me suis occupé pendant les 2 premières semaines. J'ai maintenant des informations tous les jours via Phil, créateur de l'association pour laquelle j'ai travaillé à Kathmandu, et maintenant par Marie que j'ai rencontrée à Népal, qui a vécu le tremblement de terre et qui est maintenant avec moi en Indonésie. 

    La situation aujourd'hui est la suivante : 

    De nombreux batiments sont détruits, ou au minimum fragilisés. Pour vous donner une idée de la violence du truc, Marie était au 1er étage d'un batiment lorsque le premier séisme a eu lieu, et me raconte qu'elle a eu l'impression de sentir chaque pierre du batiment bouger sous ses pieds. Elle n'a pas pu courir à l'etérieur, les tremblements étaient trop puissants, et la seule chose qu'elle a pu faire à été de s'accroupir au sol, mettre sa tête dans ses bras et espérer pendant plusieurs minutes que le batiment ne s'écroule pas sur elle. Pendant ce temps, le sol grondait, tout le matériel de la cuisine, à côté, tombait au sol, et elle entendait les gens crier et pleurer dans la rue, apeurés. Brrr....
    Les batiments fragilisés, des répliques survenant encore 4 jours après le séisme, et des rumeurs racontant qu'un plus gros séisme allait arriver, les gens dorment a la belle etoile, dans des camps, ou se trouvent d'autres abris. Marie a dormi avec tout le quartier sous un hangar a poulet fait de taule et de bambou pendant 3-4 jours. 
    Les ressources en eau, la nourriture et l'essence s’épuisent, à Kathmandu comme dans le reste du pays. A Kathmandu, les magasins ferment et les prix explosent. Dans les campagnes, les villages sont totalement coupés du monde (pas d'électricité, pas internet, pas de réseau téléphonique, seule la radio doit fonctionner) et de nombreuses routes sont coupées suite à des glissements de terrain, ce qui les rend inaccessibles. Impossible de rapatrier les blessés du pays entier à l'hôpital de Kathmandu, impossible d'appeler les secours de toutes façons, ils sont livrés à eux-mêmes. Et leurs réserves en eau et nourritures doivent s'épuiser d'autant plus vite qu'en ville.
    L'aéroport n'a qu'une piste, largement insuffisant pour permettre aux aides extérieures, humaines et matérielles, d'arriver, et dans le même temps de permettre aux étrangers de quitter le territoire. L'aéroport, seule voie de sortie, est remplis de personnes cherchant à quitter le pays, et ça a été une galère incroyable pour Marie pour pouvoir prendre son vol en Indonésie. 

    Le pays essaie de s'organiser tant bien que mal (l'organisation n'est pas le point fort des népalais), a reçu des fonds des puissances mondiales, les armées et équipes médicales des pays voisins interviennent(Inde, Pakistan,...) et prêtent des hélicoptères pour atteindre les zones reculées, et les associations reçoivent aussi de l'argent et tâchent d'organiser le plus vite possible différents projets. Le gouvernement népalais, un des plus corrompus au monde, avait un "budget catastrophe" à débloquer en cas d'urgence comme celle-là. La rumeur voudrait qu'au moment de débloquer l'argent, il n'y en avait plus...j'espère que l'argent des grandes puissances ne leur va pas directement...

    Comme la plupart des fonds venant des aides internationales sont destinés aux grandes villes comme Kathmandu et Pokhara, Phil commence à monter des projets de reconstruction dans les villages. Je n’aime pas trop les appels aux dons mais je me dois de le faire car j’ai la chance de connaitre une association sérieuse, fiable et motivée et d’être certain de ses motivations alors : si vous avez envie d’aider, de participer, même un tout petit peu, ou que vous voulez des informations supplémentaires, contactez-moi ou suivez le lien : http://ehn-nepal.org/ehn-uk/rebuilding-nepal/. A l’origine, ils se focalisent essentiellement sur les projets médicaux et éducatifs, mais aussi de plantations d’arbre, d’aide aux fermiers et de peintures d’école, mais l’actualité fait que les fonds supplémentaires seront utilisés pour cette situation d’urgence. 
    Je traduis pour les non-anglophones le détail sur l'utilisation des fonds : 
    EHN utilisera les fonds pour aider les familles d'hôtes et les villages avec lesquels nous travaillons déjà, pour les reconstruire après le pire séisme qu'a subit le Nepal depuis un siècle. Comme les jours et les semaines passent et que les aides sont actuellement focalisées sur Kathmandu, il y a un danger pour que les villages ruraux soient oubliés, c'est pourquoi nous souhaitons utiliser les fonds pour envoyer des provisions et de l'argent pour les aider à rebâtir leurs maisons et leurs vies.
    Et si vous n’êtes pas complètement sûrs d’avoir envie d’aider, car des catastrophes naturelles il y en a tout le temps, partout, qu'on ne peux pas donner à chaque fois, et puis qu’en plus on sait jamais ou va l’argent, lisez mon article sur le Népal, écris dans l’avion en partance pour l’Indonésie, qui finira peut-être de vous convaincre. Car les népalais méritent chaque centime qu’on peut leur offrir et ne sont jamais avares en ce qu’ils ont : leur extrême gentillesse et leur sourire.