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  • Séisme du 25 avril 2015

    Le tremblement de terre de magnitude 7.9 qu'a subi le Népal est un désastre pour le pays entier et les dégâts sont considérables. Vous avez la télé, et même sûrement vu plus d’images que moi. A ce jour on dénombre plus de 5000 morts au Nepal, il pourrait y en avoir plus de 10 000, il y en a aussi au Nord de l’Inde et au Bangladesh. Les communications vers les villages étant coupées, il est difficile d’estimer les décès et les dégats qu’il peut y avoir à travers le pays. Les corps de 18 alpinistes étrangers et guides sherpas ont été retrouvés au camp de base de l’Everest qui a subi plusieurs avalanches. Il y a eu 24 répliques lors des 6h qui ont suivi le séisme de départ, près de 50 au total. La merveilleuse place Durbar Square, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, est presque complètement détruite, de même que la tour Dharhara. 

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    Tour Dharhara en arrière-plan, 12 jours avant son effondrement

    C’est très étrange de savoir que des places que j’ai visitées ont été détruites, que les lieux où j’ai vécu, les gens que j’ai côtoyés pendant 6 semaines ont vécu une telle catastrophe. Ca n’a pas été évident de rester sans nouvelles pendant plusieurs jours des amis que je me suis fais là-bas et dont je parle dans la suite de l’article, mais c'est rien comparé à ce qu'ils vivent là-bas. J’ai des nouvelles  petit à petit, ils sont tous sains et saufs, il ne me reste plus qu’à savoir ce qu’il en est de la douzaine d’enfants dont je me suis occupé pendant les 2 premières semaines. J'ai maintenant des informations tous les jours via Phil, créateur de l'association pour laquelle j'ai travaillé à Kathmandu, et maintenant par Marie que j'ai rencontrée à Népal, qui a vécu le tremblement de terre et qui est maintenant avec moi en Indonésie. 

    La situation aujourd'hui est la suivante : 

    De nombreux batiments sont détruits, ou au minimum fragilisés. Pour vous donner une idée de la violence du truc, Marie était au 1er étage d'un batiment lorsque le premier séisme a eu lieu, et me raconte qu'elle a eu l'impression de sentir chaque pierre du batiment bouger sous ses pieds. Elle n'a pas pu courir à l'etérieur, les tremblements étaient trop puissants, et la seule chose qu'elle a pu faire à été de s'accroupir au sol, mettre sa tête dans ses bras et espérer pendant plusieurs minutes que le batiment ne s'écroule pas sur elle. Pendant ce temps, le sol grondait, tout le matériel de la cuisine, à côté, tombait au sol, et elle entendait les gens crier et pleurer dans la rue, apeurés. Brrr....
    Les batiments fragilisés, des répliques survenant encore 4 jours après le séisme, et des rumeurs racontant qu'un plus gros séisme allait arriver, les gens dorment a la belle etoile, dans des camps, ou se trouvent d'autres abris. Marie a dormi avec tout le quartier sous un hangar a poulet fait de taule et de bambou pendant 3-4 jours. 
    Les ressources en eau, la nourriture et l'essence s’épuisent, à Kathmandu comme dans le reste du pays. A Kathmandu, les magasins ferment et les prix explosent. Dans les campagnes, les villages sont totalement coupés du monde (pas d'électricité, pas internet, pas de réseau téléphonique, seule la radio doit fonctionner) et de nombreuses routes sont coupées suite à des glissements de terrain, ce qui les rend inaccessibles. Impossible de rapatrier les blessés du pays entier à l'hôpital de Kathmandu, impossible d'appeler les secours de toutes façons, ils sont livrés à eux-mêmes. Et leurs réserves en eau et nourritures doivent s'épuiser d'autant plus vite qu'en ville.
    L'aéroport n'a qu'une piste, largement insuffisant pour permettre aux aides extérieures, humaines et matérielles, d'arriver, et dans le même temps de permettre aux étrangers de quitter le territoire. L'aéroport, seule voie de sortie, est remplis de personnes cherchant à quitter le pays, et ça a été une galère incroyable pour Marie pour pouvoir prendre son vol en Indonésie. 

    Le pays essaie de s'organiser tant bien que mal (l'organisation n'est pas le point fort des népalais), a reçu des fonds des puissances mondiales, les armées et équipes médicales des pays voisins interviennent(Inde, Pakistan,...) et prêtent des hélicoptères pour atteindre les zones reculées, et les associations reçoivent aussi de l'argent et tâchent d'organiser le plus vite possible différents projets. Le gouvernement népalais, un des plus corrompus au monde, avait un "budget catastrophe" à débloquer en cas d'urgence comme celle-là. La rumeur voudrait qu'au moment de débloquer l'argent, il n'y en avait plus...j'espère que l'argent des grandes puissances ne leur va pas directement...

    Comme la plupart des fonds venant des aides internationales sont destinés aux grandes villes comme Kathmandu et Pokhara, Phil commence à monter des projets de reconstruction dans les villages. Je n’aime pas trop les appels aux dons mais je me dois de le faire car j’ai la chance de connaitre une association sérieuse, fiable et motivée et d’être certain de ses motivations alors : si vous avez envie d’aider, de participer, même un tout petit peu, ou que vous voulez des informations supplémentaires, contactez-moi ou suivez le lien : http://ehn-nepal.org/ehn-uk/rebuilding-nepal/. A l’origine, ils se focalisent essentiellement sur les projets médicaux et éducatifs, mais aussi de plantations d’arbre, d’aide aux fermiers et de peintures d’école, mais l’actualité fait que les fonds supplémentaires seront utilisés pour cette situation d’urgence. 
    Je traduis pour les non-anglophones le détail sur l'utilisation des fonds : 
    EHN utilisera les fonds pour aider les familles d'hôtes et les villages avec lesquels nous travaillons déjà, pour les reconstruire après le pire séisme qu'a subit le Nepal depuis un siècle. Comme les jours et les semaines passent et que les aides sont actuellement focalisées sur Kathmandu, il y a un danger pour que les villages ruraux soient oubliés, c'est pourquoi nous souhaitons utiliser les fonds pour envoyer des provisions et de l'argent pour les aider à rebâtir leurs maisons et leurs vies.
    Et si vous n’êtes pas complètement sûrs d’avoir envie d’aider, car des catastrophes naturelles il y en a tout le temps, partout, qu'on ne peux pas donner à chaque fois, et puis qu’en plus on sait jamais ou va l’argent, lisez mon article sur le Népal, écris dans l’avion en partance pour l’Indonésie, qui finira peut-être de vous convaincre. Car les népalais méritent chaque centime qu’on peut leur offrir et ne sont jamais avares en ce qu’ils ont : leur extrême gentillesse et leur sourire.   

  • Le chemin parcouru depuis 2 ans

    Ce voyage est un peu plus "préparé" que le précédent, et ressemble plus à un aller/retour qu'à un vrai départ : je sais que je vais revenir et j'en suis même content.

    Il y a 2 ans, j'avais pris un billet pour la Malaisie, que je n'aurais pas située sur une carte un mois plus tôt. J'avais quitté mon appartement, démissionné de mon poste et de la fonction publique, vendu ma voiture, et laissé mon chat à ma soeur. 
    Un ras de bol, une envie d'ailleurs et le sentiment que c'était le moment où faire ce que j'avais voulu faire depuis de nombreuses années : partir loin et découvrir le monde Rigolant

    Je suis rentré 5 mois plus tard, sans le sou, sans rien (un mois après mon retour en France je n'avais plus que...15€). Mais avec plein de souvenirs inoubliables, et l'envie de voyager à nouveau, celle qui oriente maintenant bon nombre de mes choix et me fait regarder vers l'avant.

    Depuis mon retour, je ne pense qu'à ça. 
    Pendant ce temps, j'ai découvert une superbe région, la Haute-Savoie, dans laquelle je me suis installé et où je me sens bien. 
    J'ai de nouveau une voiture et un boulot. 
    Je suis maintenant infirmier intérimaire à Genève, ça me plait et me permet d'évoluer dans un métier dans lequel je n'aurais probablement pas duré en France. 
    Et surtout, ça me permet de pallier aux exigences de mon choix de vie : ma "tirelire de voyage" se remplit bien plus vite, et je suis libre de m'absenter plusieurs mois. J'ai trouvé le poste qui me correspondait, et je me vois bien faire ça encore longtemps. 

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